Suite à la controverse, Fiona Scott Morton renonce à son poste à la Commission européenne

L'opposition prononcée, notamment venant de la France, aura eu raison des ambitions de Fiona Scott Morton. Cette dernière venait d'être nommée économiste en chef de la direction générale de la concurrence de la Commission européenne, après plusieurs passages notables chez de grandes entreprises technologiques américaines. Elle vient de renoncer à son poste.

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Suite à la controverse, Fiona Scott Morton renonce à son poste à la Commission européenne

Mise à jour du 19 juillet : Dans un tweet publié le matin du 19 juillet, la commissaire Margrethe Vestager a annoncé que "étant donnée la controverse politique", Fiona Scott Morton renonçait à son poste d'économiste en chef de la direction générale de la concurrence de la Commission européenne.

Article originel : C’est une déflagration qui, les jours passant, se transforme en vacarme qu’on ne peut plus ignorer. En nommant Fiona Scott Morton, citoyenne des Etats-Unis, enseignante à l’université de Yale mais également ex-conseillère de plusieurs GAFAM (Apple, Amazon, Microsoft), à un poste clef de la lutte contre les pratiques anticoncurrentielles, la Commission européenne s’est attirée les foudres de nombreuses personnalités politiques.

En France, le ministre délégué chargé de la transition numérique et des télécommunications Jean-Noël Barrot s’est fendu deux jours après l’annonce d’un tweet particulièrement critique. "À l'heure où l'Europe s'engage dans la régulation numérique la plus ambitieuse du monde, la récente nomination de l'économiste en chef de la DG Concurrence n’est pas sans soulever des interrogations légitimes", a-t-il écrit, invitant la Commission européenne "à réexaminer son choix".

"Conflit d’intérêts latent"

Face à l’absence de remise en question de la Commission européenne, les voix des détracteurs s’enhardissent. Lors des questions d’actualité au gouvernement du 18 juillet, le député Philippe Latombe a enjoint la première ministre Elisabeth Borne de "convaincre la Commission européenne de revenir sur cette décision". "Nous n’avons pas là le profil d’une future fonctionnaire au service de l’Union européenne mais bien plutôt d’un conflit d’intérêts latent", a-t-il lancé dans l’Assemblée nationale.

Le parlementaire a également tenu à rappeler le contexte actuel particulièrement sensible de l’adaptation dans chaque état membre de l’UE des Digital Services Act (DSA) et Digital Markets Act (DMA), "qui prévoient de limiter la domination économique des grandes plateformes et la diffusion en ligne de contenus et produits illicites". Des textes qui, estime-t-il, entrent en conflit avec la nomination de Fiona Scott Morton.

Une audition au Parlement européen ce mardi

Interrogé ce mardi à Bruxelles par des journalistes, Emmanuel Macron s’est également exprimé sur le sujet, regrettant une décision peu cohérente : "Elle a été embauchée par beaucoup d'entreprises et devrait se porter en retrait de ces situations, ce qui rend assez inopérant ce pour quoi on l'embauche."

Si les politiques français ont été nombreux à contester cette nomination, les députés du Parlement européen ont quant à eux entendu ce mardi la commissaire Margrethe Vestager, rattachée à la direction générale de la concurrence et supérieure hiérarchique de Fiona Scott Morton. Une audition qui devait permettre d’envisager un éventuel rétropédalage de la Commission européenne.

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