"Nous cherchons un cas d'usage IA qui peut être appliqué dans S/4Hana", Alessandro Troisi, Sidel
Nombre d'entreprises comme Coca-Cola qui ont besoin de préparer des bouteilles et de les remplir font appel à des industriels comme Sidel. Le groupe normand s'occupe ainsi de la conception, la fabrication et l'installation sur site de toutes les lignes dédiées à ces activités. Alessandro Troisi, responsable du programme SAP chez Sidel et rattaché à la DSI du groupe, revient sur la feuille de route du Normand avec SAP et l'intégration de l'IA à terme.
L'Usine Digitale : Où en êtes-vous aujourd'hui dans votre relation avec SAP ?
Alessandro Troisi : Nous entamons actuellement une feuille de route de cinq ans basée sur S/4Hana. Il ne s'agit pas seulement de l'offre cloud RISE, mais aussi d'adopter d'autres solutions comme Ariba pour la gestion des fournisseurs et la collaboration au sein de la chaîne d'approvisionnement. Nous allons également mettre en œuvre SAP Digital Manufacturing.
En parallèle, nous commençons à tirer parti de la plateforme de transformation de l'entreprise, en élaborant des scénarios technologiques avancés et nous envisageons d'utiliser l'IA, mais nous n'en sommes encore qu'aux premiers stades.
Quand avez-vous commencé cette migration vers le cloud ?
Nous avons signé un contrat avec SAP au début de l'année 2022, cela fait donc déjà trois ans que nous travaillons sur RISE with SAP. Nous avons élaboré des scénarios financiers centraux dedans : il s'agit du produit S/4Hana. Nous y sommes presque. Et nous commençons également la première mise en œuvre d'une entreprise manufacturière sur S/4Hana on RISE pour notre filiale indienne qui prévoit d'entrer en service en septembre prochain.
Avez-vous rencontré des difficultés particulières ?
Non. Je pense que le niveau de soutien de SAP est plutôt bon, notamment grâce à un programme de suivi mis en place. Nous engageons également différents partenaires de mise en œuvre comme KPMG pour gérer les finances centrales et d'autres systèmes intégrés pour la mise en œuvre de S/4Hana Manufacturing. Le niveau de fiabilité de SAP on Rise, en termes de réactivité du support opérationnel, est également très bon pour nous.
Vous diriez donc que vous êtes dans les temps concernant cette migration ?
Nous sommes dans les temps pour notre projet S/4Hana. Nous prévoyons de livrer l'usine indienne en septembre de cette année et la suivante sera l'Italie. C'est donc l'une des plus grandes usines de notre organisation.
Au regard des annonces faites lors de Sapphire à Barcelone, quelles sont celles qui vous ont marqué ? Attendez-vous une annonce en particulier ?
Il y a deux choses qui me semblent vraiment intéressantes : comment pouvons-nous être les premiers à adopter l'intelligence artificielle ? Ce que j'ai également tiré de la conférence principale, c'est que pour que cela fonctionne, nous avons besoin d'une solution plus propre. Nous devrions nous en tenir à la norme en tirant parti de SAP Rise et en nous conformant autant que possible aux meilleures pratiques de SAP. De cette façon, l'IA sera plus efficace et nous pourrons en retirer toute la valeur qu'elle peut apporter. Je regarde également Signavio et le produit LeanIX qui peuvent peut-être nous aider à cartographier et à rendre aussi propre que possible tout cela.
A date, est-ce que Sidel utilise l'intelligence artificielle ?
Nous avons adopté l'IA dans une certaine mesure, principalement en tirant parti de Copilot de Microsoft, mais nous cherchons un cas d'usage qui peut déjà être appliqué dans S/4Hana parce que nous pensons qu'il y a tellement d'informations dans l'ERP que l'adoption de l'IA peut apporter une très grande valeur pour nous.
Avec Microsoft, nous avons d'abord mené un projet pilote, en l'appliquant à notre portail interne. Par exemple, si j'ai besoin de trouver une politique qui est normalement très difficile à trouver dans un document, il est possible d'interroger l'assistant qui vous aide à obtenir les meilleures informations et les plus récentes sur le sujet. Ou, qui peut, le cas échéant, les rassembler si vous avez besoin de mélanger des informations provenant de différents départements. C'est la première adoption que nous avons eue, mais encore une fois, nous verrons au fur et à mesure de nos usages comment nous évoluerons.
Vous évoquez la valeur ajoutée de l'IA dans l'ERP, de quel type de valeur s'agit-il ?
J'ai vu par exemple la possibilité de combiner des informations et de générer des documents tels que des appels d'offres (documents RFP) pour lesquelles nous passons normalement beaucoup de temps et cela peut être considérablement accéléré. Il pourrait aussi s'agir de faire une analyse plus claire de nos performances et de mettre en œuvre des indicateurs de performance clés en temps réel, peut-être en utilisant du low code. Il y a vraiment beaucoup de potentiel que nous devons découvrir et libérer pour l'avenir.
En parlant d'avenir, pouvez-vous me dire ce qui attend Sidel dans les deux prochaines années ?
Nous sommes en train de transformer notre organisation. Nous essayons de passer d'une activité purement manufacturière à une activité de services. Nous avons donc la possibilité d'intégrer dans nos machines la technologie appropriée pour recueillir des informations sur le site du client afin d'assurer une maintenance plus efficace, mais aussi pour soutenir nos forces de ventes en matière de services et de maintenance, c'est crucial pour nous. C'est là que nous essayons d'investir pour rendre notre activité plus rentable.
Et quel pourrait être votre prochain grand projet avec SAP dans cette feuille de route ?
En ce moment même, le directeur financier et responsable de la transformation de l'entreprise de ce groupe demande le budget pour le projet des cinq prochaines années. Il s'agira donc d'un projet à part entière comprenant S/4Hana sur cloud privé avec une implémentation RISE, Ariba, Digital Manufacturing, BTP (Business Technology Platform, ndlr) avec la sphère des données et SAP Analytics Cloud.
Il s'agit donc d'un investissement très important dans la suite numérique SAP, car nous pensons vraiment qu'elle nous aidera à harmoniser et à normaliser nos méthodes de travail, qu'elle nous donnera le contrôle total de nos processus et qu'elle donnera également au numérique la possibilité de devenir un acteur capable de travailler avec l'entreprise, en étant un partenaire plus qu'une personne qui résout les problèmes à la demande.
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