Sam Altman rejoint Microsoft suite à son éviction, accompagné d'autres employés d'OpenAI

Il n'aura pas fallu attendre longtemps pour connaître la prochaine destination de Sam Altman après son limogeage par le conseil d'administration d'OpenAI. Dans un message publié sur X (anciennement Twitter), Satya Nadella, le dirigeant de Microsoft, a annoncé qu'il va rejoindre le géant de Redmond à la tête d'une nouvelle équipe spécialisée dans la recherche en intelligence artificielle. Peu de détails sont encore connus, mais il s'agira vraisemblablement d'une division majeure au sein de Microsoft, dont Sam Altman sera CEO (comme par exemple pour la division Xbox).

Anticipation d'un exode des employés d'OpenAI

Greg Brockman, cofondateur et ancien président du conseil d'administration d'OpenAI, sera également de la partie, tout comme Jakub Pachocki, Szymon Sidor, Aleksander Madry et d'autres anciens employés qui ne sont pas encore tous connus. Il est pressenti qu'une partie conséquente des collaborateurs d'OpenAI va quitter l'entreprise suite à l'éviction d'Altman. Celle-ci s'est produite vendredi soir et résulte d'une lutte de pouvoir interne entre le camp de Sam Altman et celui d'Ilya Sutskever, le chief scientist de la start-up.

Ce dernier a su convaincre le conseil d'administration, auquel il siège, de reprendre les rennes de force, après des désaccords avec l'ex-CEO. Dans un premier temps, la direction de l'entreprise avait été confiée de façon temporaire à sa CTO, Mira Murati. Mais cette dernière était loyale à Sam Altman et avait entamée des pourparlers pour négocier son retour. Le patron de Microsoft – principal actionnaire de la start-up – avait joué le rôle de médiateur, et était également en faveur d'un retour d'Altman.

Emmet Shear, un "AI doomer" qui prône la prudence

Mais le conseil d'administration n'a pas fléchi. Il a finalement nommé Emmet Shear, qui fut CEO de Twitch et supervisa sa vente à Amazon, en temps que CEO par intérim. Ce dernier avait témoigné publiquement sa sympathie à Ilya Sutskever avant sa nomination. Il a également pris le parti à maintes reprises qu'il faut ralentir la recherche en intelligence artificielle, avançant comme raison des croyances apocalyptiques (un système suffisamment avancé s'auto-améliorerait jusqu'à devenir un dieu, et détruirait toute autre forme de vie).

Ces croyances sont sans fondement scientifique, mais font l'objet d'un réel schisme idéologique au sein de la Silicon Valley. Il oppose ces "AI doomers" aux partisans d'une "accélération efficace" ("Effective Accelerationism", abrégé "e/acc"), qui pensent que les progrès en matière d'IA mèneront à une utopie. Et en marge de tout cela, il y a ceux qui y voient une simple innovation technologique, comme d'autres avant elle, qui sera génératrice de profits pour les entreprises qui sauront s'y positionner en leaders.

S'il est difficile de savoir comment les choses vont évoluer à OpenAI, il semble clair que c'est la fin d'une époque. Les objectifs de la start-up risquent de changer, et les annonces récentes à sa conférence pour développeurs pourraient ne pas toutes être implémentées. Si Satya Nadella fait bonne figure dans son message, disant que leur collaboration se poursuit, il semble peu plausible que Microsoft réinjecte autant d'argent dans la start-up qu'il ne l'a fait par le passé, chose que Sam Altman avait récemment évoquée.

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