Soutenue par Nvidia, la deeptech française Scintil Photonics lève 50 millions d'euros
La start-up issue du CEA-Leti de Grenoble réalise des circuits photoniques intégrés sur silicium. Elle mise sur cette série B pour recruter en France et à l'étranger et accélérer la production de sa source de lasers “Leaf Light”.
Scintil Photonics, start-up française spécialisée dans la photonique sur silicium, a annoncé le 9 septembre une levée de fonds en série B de 50 millions d'euros. Le tour de table a été mené par le fonds tricolore Yotta et le fonds lié à Nokia NGP Capital. Deux nouveaux investisseurs entrent au capital : BNP Paribas et, excusez du peu, Nvidia. Le fonds de corporate venture de Bosch, qui avait dirigé la levée de fonds de 13,5 millions d'euros de Scintil en 2021, ainsi qu'Innovacom et Bpifrance, remettent au pot.
Réunir des lasers, amplificateurs et photodiodes sur une même puce
Créée en 2018 à Grenoble, Scintil Photonics met au point des circuits photoniques intégrés (PIC) sur silicium. Sa technologie “Ship” (Scintil Heterogeneous Integration Photonics) permet de réunir sur une même puce des composants habituellement séparés, tels que des lasers optiques, des modulateurs et amplificateurs ou encore des photodiodes. L'intérêt ? Offrir une transmission des données à très haut débit (qui avoisine le térabit par seconde), une condition devenue indispensable pour les infrastructures dédiées à l'intelligence artificielle. Le tout en offrant des gains de consommation énergétique.
La solution de Scintil Photonics peut ainsi trouver des applications dans les data centers, mais aussi dans les infrastructures de calcul haute performance (HPC), cloud et pour les réseaux 5G. À noter que la start-up fait fabriquer ses circuits dans une fonderie multi-clients située en dehors de l'Europe.
Production à grande échelle et recrutements
Scintil mise sur cette levée de fonds pour accélérer la production de “Leaf Light”, sa source de lasers déportée de type Dense Wavelength Division Multiplexing (DWDM). La start-up assure que cette solution, conçue sur la plateforme Ship, affiche une densité de bande passante périphérique de 6,4 térabits/s/mm, avec une consommation énergétique divisée par six par rapport aux technologies enfichables traditionnelles.
“Avec l'entrée en production à grande échelle de Leaf Light, nous étendons notre base de Grenoble aux marchés internationaux, notamment aux États-Unis, afin de soutenir les usines d'IA les plus avancées au monde”, ajoute dans un communiqué Matt Crowley, PDG de Scintil Photonics et ex-directeur du développement commercial chez Qualcomm. La deeptech compte également recruter, aussi bien en France qu'à l'international, en particulier sur le sol américain.
Nvidia et AMD s'intéressent de près à la photonique sur silicium
La photonique sur silicium est devenue un procédé stratégique pour les grandes sociétés de semi-conducteurs, à commencer par Nvidia. À l'occasion de sa conférence GTC, en mars, le géant américain a présenté ses premiers commutateurs Quantum-X et Spectrum-X, qui devraient être respectivement disponibles fin 2025 et fin 2026. Nvidia revendique une efficacité énergétique multipliée par 3,5 par rapport aux solutions actuelles. AMD n'est pas en reste : l'entreprise a annoncé en mai l'acquisition d'Enosemi, une start-up spécialisée dans les chiplets photoniques et solutions optiques co-packagées (CPO).
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