Uber va tester la limitation du nombre d’heures de conduite consécutives pour ses chauffeurs français
Une centaine de chauffeurs Uber volontaires vont tester dès le 24 janvier à Paris un nouvel outil de prévention de la fatigue au volant. Les conducteurs seront "désactivés" après dix heures de conduite consécutives.
Alors que la ministre des transports prévoit d’ouvrir une discussion sur une durée maximale de travail journalière pour les chauffeurs VTC, Uber prend les devants. Le leader des VTC en France va lancer dans les prochains jours un nouvel outil de prévention de la fatigue au volant. Les chauffeurs ont été informés de cette nouvelle initiative ce 17 janvier ; une centaine de volontaires commenceront à tester le dispositif à Paris dès le 24 janvier. Uber compte le généraliser rapidement en tenant compte des premiers retours.
C’est la première fois qu’Uber implémente cette nouvelle fonctionnalité volontairement, et non sous contrainte réglementaire. L’outil est également déployé à Londres ce mois-ci, mais le contexte est différent : Uber tente de convaincre les autorités locales de renouveler sa licence. En France, le géant américain souhaite se montrer "proactif" sur la question de la sécurité. "Nous sommes aujourd'hui les premiers à lancer une telle fonctionnalité dans le secteur du VTC en France. Nous restons bien entendu ouverts à tout groupe de travail sectoriel pour réfléchir ensemble aux meilleurs moyens d'améliorer la sécurité des chauffeurs et des passagers", indique Badia Berrada, porte-parole d’Uber France.
Une limite de dix heures de conduite, six heures de repos minimum
Des messages de prévention, créés en partenariat avec la Prévention routière, seront diffusés sur l’appli chauffeurs, pour les inciter à prendre davantage de pauses. Puis l’application sera bloquée si la limite des dix heures de conduite consécutive (comprenant courses et temps d’acheminement) est franchie. Le déblocage ne sera possible qu’après six heures de repos consécutives. Le nombre de chauffeurs potentiellement concernés par la mesure serait "très faible" selon la plate-forme. En moyenne, les chauffeurs se connectent à l’application Uber moins de 30 heures par semaine à Paris.
Uber veut faire preuve de pédagogie pour éviter d’en arriver à un blocage. La société dit tenter de maintenir un équilibre entre sécurité et flexibilité. “La flexibilité est la raison principale pour laquelle les chauffeurs choisissent d’utiliser notre application et il est essentiel qu’ils continuent à choisir et maitriser quand et où ils souhaitent conduire", rappelle l'entreprise. "Nous voulons pouvoir accompagner le nombre très faible de chauffeurs concernés par cette limitation et nous continuerons à mettre à leur disposition conseils et outils de prévention pour les aider à avoir une conduite sécurisée tout en continuant de maîtriser quand et où ils souhaitent conduire", ajoute Badia Berrada. Uber refuse cependant d’établir une corrélation entre la question du chiffre d’affaires des chauffeurs et leur temps de travail, et estime qu’il est possible de bien gagner sa vie en conduisant sereinement, en toute sécurité.
Une première étape avant une régulation plus large ?
Cette prise d’initiative n’est pas sans risque pour Uber, qui pourrait voir les chauffeurs trop souvent bloqués basculer vers d’autres applications. Elle n’est pas non plus une réponse définitive au problème du temps de travail à rallonge des chauffeurs, pour la même raison : ceux-ci peuvent cumuler plusieurs applications, et donc multiplier les heures de travail. Elisabeth Borne a promis une réflexion sur cette question, comme sur la création d’un salaire minimum pour les chauffeurs, dans les prochains mois.
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