L'Italie condamne Amazon à une amende d'un milliard d'euros pour abus de position dominante
Amazon doit payer une amende de 1,128 milliard d'euros en Italie pour abus de position dominante sur le marché de la logistique. Le gendarme de la concurrence italien a estimé que le géant américain avait lié l'utilisation de son service de logistique à l'accès à un ensemble d'avantages exclusifs, dont le label Prime. Amazon compte faire appel de la décision.
L'Autorità garante della concorrenza e del mercato (AGCM), l'équivalent de l'Autorité de la concurrence en Italie, a infligé ce jeudi 9 décembre une amende de 1,128 milliard d'euros à Amazon pour abus de position dominante sur le marché de la logistique. Elle a jugé que l'entreprise américaine avait "discriminé des vendeurs qui n'avaient pas eu recours à son service de logistique", baptisé "Fulfillment by Amazon" (FBA).
FBA permet aux vendeurs tiers de la marketplace de déléguer toute leur logistique à Amazon, du stockage à l'envoi des produits en passant par l'emballage. Le recours à ce service permettrait aux utilisateurs d'augmenter leurs ventes de 36%, d'après les estimations du géant de l'e-commerce.
Accéder à des "avantages clés"
Or, selon l'AGCM, les entreprises doivent utiliser le service FBA d'Amazon si elles souhaitent accéder à des "avantages clés" tels que le label Prime, ce qui leur permet de participer aux ventes du Black Friday et à d'autres événements commerciaux majeurs. Par conséquent, les vendeurs n'utilisant pas FBA sont de facto exclus de toutes ces "fonctions cruciales".
Cette situation "porte préjudice aux opérateurs logistiques concurrents du commerce électronique" car ils sont dans l'impossibilité de rivaliser avec les offres de l'entreprise américaine, estime l'AGCM. Ce qui a pour effet de "creuser le fossé entre la puissance d'Amazon et celle de la concurrence". Une stratégie qualifiée "d'abusive" et de "particulièrement grave" compte tenu de "sa durée, des effets déjà produits et de la taille du groupe".
Rétablir un équilibre
En plus de l'amende, l'autorité a imposé de mesures à Amazon dont le respect sera soumis au contrôle d'un "mandataire de surveillance". Dans les détails, l'entreprise doit accorder "tous les privilèges de vente et de visibilité sur sa plateforme" à "tous les vendeurs tiers", même ceux qui n'ont pas choisi le service FBA.
Amazon compte faire appel de cette décision. Il estime que "l'amende et les mesures coercitives sont injustifiées et disproportionnées", d'après Reuters. Il argue notamment que le service FBA est "un service totalement optionnel" et que la majorité des vendeurs tiers sur Amazon ne l'utilisent pas.
L'AGCM hausse le ton face aux big tech
L'autorité italienne multiplie les amendes contre les grandes entreprises technologiques. En novembre, elle a infligé une amende de 68,7 millions d'euros à Amazon et de 134,5 millions d'euros à Apple et Beats (entreprise rachetée par Apple en 2014 pour 3 milliards de dollars) pour entente commerciale. Le même mois, elle a sanctionné d'une amende de 10 millions d'euros Apple et Google pour mésusage des données.
Amazon est également dans le viseur des autorités européennes. Il est accusé d'exploiter illégalement les données des vendeurs tiers pour booster ses propres ventes. La procédure est toujours en cours.
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