
A l'occasion du France Digitale Day, le grand événement de l'association des entrepreneurs et investisseurs français du numérique, le cabinet EY réalise chaque année un état des lieux du secteur, chiffres à l'appui. Quelques heures avant le coup d'envoi de la manifestation, L'Usine Digitale publie ce baromètre, riche d'enseignements, et en extrait cinq chiffres clés.
Le cabinet s'est appuyé sur des données sur 171 start-up fournies par des sociétés de capital-risque ayant financé ces jeunes sociétés du numérique. Les entreprises concernées par cette étude sont donc plutôt en phase d'accélération que d'amorçage. D'ailleurs, elles grossissent mais restent fragiles puisque 74% d'entre elles ont terminé 2014 avec un EBE (excédent brut d'exploitation, soit le chiffre d'affaires avant intérêts et taxes) négatif. Les plus jeunes et les plus petites ont la santé financière la plus précaire… Normal : la prise de risque et les paris technologiques à moyen et long termes sont des composants de l'ADN de ces sociétés.
+37% de chiffre d'affaires
Le chiffre d'affaires de l'échantillon étudié a augmenté de 37% en 2014 par rapport à 2013. Il est passé, en valeur absolue, de 2,1 à 2,9 milliards d'euros. Les start-up profitent d'une internationalisation accrue puisque c'est le chiffre d'affaire réalisé hors de France qui les booste (+57% hors France, contre +25% sur le marché domestique). Elles restent toutefois extrêmement dépendantes du marché tricolore, puisqu'il représente 57% de leurs revenus.
25% soutenues par des VC
Un quart des entreprises du panel ont été soutenues par des VC (venture capitalists, ou capitaux risqueurs) français. C'est une condition essentielle pour que les start-up françaises soient performantes à l'étranger.
81% bénéficient du CICE
Plus de 8 entreprises sur 10 ont bénéficié du Crédit impôt compétitivité emploi en 2014. 71% bénéficient par ailleurs du crédit impôt recherche, et 50% du label "Jeune entreprise innovante".
Tous ces dispositifs de soutien à l'innovation (mais pas que) ont une conséquence directe sur leur capacité à embaucher. Les effectifs du panel ont grossi de 30% entre 2013 et 2014. Un tiers des créations de postes se sont faites hors de France. 92% des salariés travaillant dans les start-up étudiées sont en CDI, presque une anomalie par rapport aux autres secteurs. 88% des start-up en croissance ont l'intention d'embaucher en 2015… et pour près d'une sur deux, les développeurs sont la cible numéro 1.
93% jouent sur l'intéressement
93% des dirigeants des start-up en croissance utilisent des outils d'intéressement pour attirer (et motiver) leurs employés. Cela peut prendre plusieurs formes : actions gratuites, stock options, bons de souscriptions de parts de créateur d'entreprise… France Digitale s'est beaucoup mobilisée pour que des mesures fiscales ne tuent pas l'actionnariat salarié (et donc, l'attractivité des entreprises).
91% d'hommes
91% des dirigeants et fondateurs de start-up du numérique sont des hommes. C'est deux points de moins que l'année précédente. La French Tech peut, et doit, mieux faire !
La performance économique et sociale des start-up numériques en France
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