Le Royaume-Uni lance une enquête sur la position dominante d'Amazon et Microsoft dans le cloud
Le gendarme antitrust britannique vient d'ouvrir une enquête sur de potentielles pratiques anticoncurrentielles des deux géants américains du marché.
L'étau se resserre encore un peu plus autour des grandes plateformes américaines de cloud, cette fois-ci au Royaume-Uni. Jeudi 5 octobre, la Competition & Markets Authority (CMA), saisie par l’Ofcom, le régulateur des télécoms, a officiellement ouvert une enquête sur de potentielles pratiques anticoncurrentielles d’Amazon Web Services (AWS) et de Microsoft Azure.
Des Promotions visées
Les conclusions du rapport de l’Ofcom sont similaires à l’avis rendu en juin par l'Autorité de la concurrence. Elles citent précisément les deux groupes de Seattle, qui captent entre 70% et 80% du marché britannique. Mais pas Google Cloud, le troisième géant du secteur, dont la part de marché se situe entre 5% et 10% . Le gendarme tricolore ne pointait, lui, aucun groupe en particulier.
L’Ofcom souligne trois pratiques problématiques, qui représentent autant de barrières à l’expansion pour les concurrents d’Amazon et Microsoft. D’abord, des promotions accordées en échange d’engagement de dépenses. Plus d’un client sur quatre négocie un tel accord, au lieu d’une tarification simplement basée sur son usage. Problème, note le régulateur : ces promotions augmentent avec le niveau de dépenses, ce qui pousse les entreprises à n'utiliser qu’un seul fournisseur pour baisser leur facture. Une potentielle distorsion de la concurrence, selon l’Ofcom.
Frais de sortie
L’Ofcom note aussi des risques de verrouillage des clients, limitant leur capacité à changer d’offre s’ils le souhaitent. D'une part, les fournisseurs leur facture des “frais de sortie” pour transférer des données d’un fournisseur à un autre, dont le montant est “significatif” et “incertain”, selon l'autorité britannique. En raison de leur position dominante, AWS et Azure facturent des frais 5 à 10 fois supérieurs à d’autres acteurs. D'autre part, des “freins techniques” ont été mis en place pour compliquer le changement de fournisseur ou pour opter pour une stratégie multicloud.
Les services d’enquête de la CMA disposent désormais d’un délai de 18 mois pour étudier le dossier. Ils devront décider ou non de sanctionner les deux groupes américains. Et de leur imposer ou non des changements structurels pour mettre un terme à certaines pratiques.
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