BYD, GAC, Xpeng… Nvidia séduit les constructeurs chinois de véhicules électriques avec Drive Thor
Nvidia ne relâche pas ses efforts pour s'imposer sur le marché de la conduite autonome, même si les ambitions des constructeurs en la matière ont été sévèrement revues à la baisse ces dernières années. Sa nouvelle puce Drive Thor séduit particulièrement les constructeurs chinois de véhicules électriques.
Julien Bergounhoux
L'architecture Blackwell, que vient d'annoncer Nvidia et qui succède à Hopper pour sa gamme de GPU optimisés pour l'IA, sera déclinée sur toutes ses verticales. Elle est notamment au coeur de Drive Thor, son nouveau System-on-a-Chip (SoC) pour la conduite autonome, qui succède à Orin et dispose de quatre fois plus de puissance de calcul.
Drive Thor avait été annoncé il y a 18 mois, en septembre 2022, avec une date de commercialisation prévue pour 2025. Des délais inhabituels dans le monde de l'informatique mais essentiels pour les constructeurs automobiles. Le calendrier a été respecté et de premiers véhicules intégrant Thor seront sur la route dès l'année prochaine. Ses performances affichées ont en revanche été revues à la baisse. L'entreprise parlait de 2000 téraflops en 2022, chiffre désormais revu à 1000 téraflops par puce.
BYD, premier constructeur de véhicules électriques au monde, mise à fond sur Nvidia
Jensen Huang, le CEO de Nvidia, ne s'est pas étendu sur les détails techniques du système lors de sa keynote d'ouverte, préférant mettre en avant ses nouveaux clients et partenaires. Des noms majoritairement chinois, qui pourrait faire grincer des dents les législateurs américains, qui s'efforcent depuis plus d'un an de limiter d'exportation de GPUs de pointe en Chine.
BYD, plus grand constructeur de véhicules électriques au monde (devant Tesla), étend sa collaboration avec Nvidia. Il installera non seulement Thor dans sa prochaine génération de véhicules mais utilisera aussi l'infrastructure cloud IA de Nvidia pour entraîner ses modèles de conduite autonome. Cerise sur le gâteau, il s'appuiera sur les plateformes Isaac (robotique et embarqué) et Omniverse (jumeau numérique) pour créer ses futures usines et développer ses configurateurs à destination des concessions et sites web.
Autres constructeurs à s'emparer de Drive Thor : Xpeng pour sa prochaine flotte de véhicules électriques (il sera au coeur de son système de conduite XNGP), et Hyper (marque premium de GAC Aion) pour ses prochains modèles dont la production commencera en 2025. Ces trois industriels chinois rejoignent leurs compatriotes Zeekr (annoncé comme client dès 2022) et Li Auto, dont le choix d'utiliser Thor avait été révélé il y a 3 mois lors du CES 2024.
Les acteurs du transport ne sont pas en reste
Drive Thor séduit aussi du côté du transport routier ou des taxis robots. L'entreprise californienne Nuro a choisi Thor pour le système de conduite de niveau 4 de ses petits véhicules de livraison. Les premiers essais auront lieu d'ici la fin d'année. Plus et Waabi, deux autres start-up californiennes, ont également retenu Thor pour leurs solutions respectives (et concurrentes) de conduite autonome de niveau 4 à destination du transport routier. Même chose pour le chinois WeRide, qui travaille sur le sujet avec Lenovo.
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