Character.ai confie les rênes à un ancien de Meta
Après un passage à vide sur fonds de polémiques liées à la sécurité, Character.ai revient sur le devant de la scène. La nomination de Karandeep Anand à la tête de l'entreprise doit aider cette dernière à se recentrer sur son coeur de métier : rendre l'application plus utile et accessible, améliorer la mémoire de ses modèles, mais aussi la recherche meilleure et assurer la stabilité de la plateforme.
La start-up Character.ai se remet en selle. Elle a annoncé il y a quelques jours la nomination de Karandeep Anand au poste de CEO. Ce dernier n'est pas étranger à l'entreprise puisqu'il a passé les neuf derniers mois en tant que conseiller du conseil d'administration, "jouant un rôle clé dans l'élaboration de notre stratégie produit et de l'expérience utilisateur".
Il est également connu dans le secteur technologique : il a récemment occupé le poste de président de Brex (société américaine de services financiers) et est également passé par Meta où il occupait respectivement le poste de vice-président et responsable des produits commerciaux jusqu'en novembre 2021. Il a également plusieurs postes de direction chez Microsoft durant une quinzaine d'années.
Redonner vie à l'innovation
Dominic Perella, qui occupait le poste de CEO par intérim depuis août 2024, est désormais nommé directeur juridique et vice-président senior des affaires mondiales. En tant que CEO, Karandeep Anand se concentrera sur la promotion de la stratégie à long terme de Character.AI, en s'appuyant sur sa technologie d'IA multimodale et travaillera également à élargir le nombre d'utilisateurs. Il n'a d'ailleurs pas traîné et a publié une note à l'attention des utilisateurs de la plateforme, présentant un certain nombre d'améliorations à venir dans les 60 prochains jours.
"Notre équipe de recherche travaille actuellement à l'amélioration des modèles open source afin d'offrir une meilleure mémoire et une meilleure qualité aux personnages. Nous allons rendre le filtre moins envahissant. (Nous nous soucions profondément de la sécurité des utilisateurs et nous le ferons toujours. Mais trop souvent, l'application filtre des éléments parfaitement inoffensifs. Nous allons corriger cela.)", et de poursuivre sur la création des personnages avec une amélioration de "la recherche et la découvrabilité pour vous aider à trouver de nouveaux personnages" ainsi qu'un "meilleur contrôle et une meilleure organisation des personnages, y compris la possibilité de les archiver".
S'éloigner de ses vieux démons
Enfin, l'accent devrait être mis sur la transparence sur ce que la start-up autorise ou n'autorise pas lors de la création de personnage pour éviter les "shadowbans". Un moyen de remédier aux polémiques auxquelles l'entreprise a été récemment confrontée. En octobre 2024, une adolescente s’est suicidée en discutant avec un de ses bots, entraînant une plainte judiciaire et des critiques sur la modération.
Depuis, plusieurs poursuites et rapports d’abus (suicide, auto-mutilation, pédophilie) ont poussé la plateforme à renforcer ses dispositifs de sécurité, notamment pour les mineurs. Des recherches récentes soulignent que des relations émotionnelles intenses avec ses bots peuvent aggraver l’isolement et affecter le bien-être mental.
4 millions d'utilisateurs actifs mensuels
Fondée fin 2021 par deux anciens ingénieurs de Google, Noam Shazeer et Daniel De Freitas, à l’origine du projet LaMDA, Character.ai propose une application web et mobile permettant de créer et converser avec des personnages IA, qu’ils soient inventés, historiques ou de fiction. Après une levée de 43 millions de dollars au lancement puis un tour de 150 millions de dollars en mars 2023, la valorisation de la startup a dépassé le milliard de dollars.
L'an dernier, en octobre, la start-up a conclu un accord avec Google : la firme a réembauché Noam Shazeer et Daniel De Freitas - les deux fondateurs de la société et anciens du géant de Mountain View - et a recruté 20% du personnel de Character.ai. Ces derniers rejoignent sa branche IA DeepMind, représentant au total une trentaine d'employés.
En sus, le géant a payé 2,7 milliards de dollars pour une licence unique sur les modèles de la start-up, sans accès aux technologies futures, selon des personnes au fait de l'opération. Aujourd'hui, elle reste donc concentrée sur le développement de son offre autour des personnages "IA" et compte environ 4 millions d’utilisateurs actifs mensuels et plus de 160 millions de visites sur son site.
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