
Actualisation du 25 octobre : Convargo annonce avoir bouclé une levée de fonds de 16 millions d'euros auprès du fonds russe Inventure et de l'allemand Earlybird, des business angels Tony Fadell (concepteur de l’iPod, fondateur de Nest), du français Patrick Sayer (Eurazeo), ainsi que d'investisseurs historiques comme Romain Afflelou, Clément Benoit (fondateur de Stuart, racheté par la Poste), et Roger Crook (ex-CEO de DHL fret forwarding). La start-up va ouvrir des bureaux dans plusieurs pays européens et changer de nom pour appuyer son internationalisation. Une trentaine d'embauches sont prévues d'ici la fin de l'année.
En France, un quart à un tiers des kilomètres parcourus par les poids-lourds sont effectués à vide. Une aberration économique et écologique que la start-up Convargo tente de corriger. Cette jeune pousse, qui a levé 2 millions d'euros en juin 2016 auprès de business angels prestigieux – Xavier Niel, Jacques-Antoine Granjon, Jean-David Blanc, Olivier Mathiot, Pierre Kosciusco Morizet... - nourrit l'ambition de "révolutionner le transport de marchandises" en Europe et au-delà, selon son fondateur Maxime Legardez. "Le marché est sous-efficient, il y a un énorme potentiel d'amélioration", juge-t-il.
Trouver le bon transport au bon prix
Comment y parvenir ? En mettant en relation des transporteurs qui disposent de place dans leurs camions et des entreprises qui veulent expédier des marchandises (de la palette au camion entier), tout simplement. La recette Blablacar appliquée au transport de marchandises, sur laquelle lorgne Uber avec Uber Freight. Convargo a mis un point un algorithme de matching en temps réel qui doit permettre aux clients pros de trouver la bonne offre de transport au bon prix. "Il tient compte de multiples facteurs, la ville de départ et d'arrivée, la distance, le degré d'urgence…", détaille Maxime Legardez.
Le secteur est extrêmement fragmenté en France, avec 36 000 sociétés de toutes tailles sur le territoire. Difficile de s'y retrouver dans cette offre pléthorique. "Ce sont plutôt des TPE et PME familiales", observe le CEO. Convargo ne va pas les mettre en concurrence, assure la start-up, mais plutôt leur permettre de faire grossir leur chiffre d'affaires en augmentant le nombre de chargements. "En passant par la plate-forme, ils auront en plus l'assurance d'être payés sous 30 jours, contre 50 en moyenne habituellement", explique le fondateur.
outils de digitalisation inclus
Ce n'est pas le seul argument avancé par la start-up pour tenter de convaincre les sociétés de transport longue distance. D'abord, l'accès à la plate-forme est gratuit pour elles, sans engagement. Un logiciel en SaaS et des applications mobiles leur sont aussi fournies gracieusement. De véritables outils de digitalisation du métier permettant de dématérialiser des documents, comme le bon de livraison, ou de suivre les parcours des chauffeurs en temps réel, pour anticiper les retards. Convargo prélèverait une commission sur chaque transaction bien inférieure à celles pratiquées par les organisateurs de transport classiques.

La start-up dit avoir enregistré, en quatre mois, 1 000 inscriptions de sociétés de transport (soit l'équivalent de 20 000 camions) et 1500 clients professionnels. Si elle se concentre pour l'instant sur le marché français (les sociétés référencées sur le site sont toutes tricolores), la start-up regarde vers le marché européen. "Cela a du sens, car le fret est souvent transfrontalier au niveau européen", souligne Maxime Legardez. On a conçu notre plate-forme pour pouvoir scaler et adresser ce vaste marché". Le transport routier est un marché gigantesque de 43 milliards d'euros en France… et 300 milliards en Europe. Convargo a une belle carte à jouer, en attendant qu'Uber et Amazon ne lancent leur offensive sur le continent.
Réagir
1 commentaire
Répondre au commentaire | Signaler un abus