“Financement sécurisé”: Elon Musk va verser 40 millions de dollars pour un tweet mensonger
En 2018, le patron de Tesla avait annoncé sur Twitter son intention de retirer Tesla de la cote, une opération abandonnée à peine deux semaines plus tard.
Ce n’est pas encore l’épilogue d’un long feuilleton, mais la fin se rapproche. Dans le cadre d’un accord à l’amiable conclu avec la Securities & Exchange Commission (SEC), le gendarme boursier américain, Elon Musk a accepté de verser 42 millions de dollars à 3350 investisseurs qui lui reprochaient d'avoir publié un tweet mensonger.
“Financement sécurisé”
L’histoire remonte au 7 août 2018. Sur Twitter, Elon Musk annonce son intention de retirer Tesla de la cote, au prix de 420 dollars par action. Cela représente alors une prime supérieure à 20% par rapport au cours de l’époque. “Financement sécurisé”, affirme-t-il notamment sur le réseau social, qu’il ne possède pas encore.
Mais cela n’a jamais été le cas. En réalité, l’opération était très difficile, voire impossible, à financer. Dans l’incapacité de s’endetter davantage, Tesla devait trouver au moins 40 milliards de dollars pour racheter ses actions. Dans l’impasse, l’entrepreneur renonce à son projet deux semaines plus tard.
Immédiatement, Elon Musk est poursuivi par la SEC, qui l’accuse de fraude. Et le menace de lui interdire de diriger une société cotée. Un compromis est finalement trouvé. Depuis, le patron de Tesla doit obtenir l’approbation des services juridiques avant de publier des tweets sur les finances du constructeur. Une obligation qu’il essaie, en vain, de faire annuler. Son avocat a d’ailleurs annoncé le mois dernier son intention de saisir la Cour suprême des Etats-Unis.
Un class action toujours en cours
Parallèlement, une procédure de dédommagement des investisseurs avait été ouverte. C’est ce dossier que doit clore l’accord à l’amiable trouvé entre Elon Musk et la SEC. Le régulateur estimait que les investisseurs des Tesla avaient perdu 80 millions de dollars dans les heures suivant le tweet sur le “financement assuré”. Ces derniers récupéreront donc un peu plus de la moitié de cette somme.
Cette affaire est également au cœur d’une action en nom collectif (class action), qui chiffre les pertes des investisseurs à 1,2 milliard de dollars. En février, à l’issue d’un procès très médiatique, un jury avait cependant jugé qu’Elon Musk ne s’était pas rendu coupable de fraude en publiant son tweet. Les plaignants ont décidé de faire appel de cette décision.