IA générative : Google commande des mini-réacteurs nucléaires pour alimenter ses data centers

Le géant du web prévoit d’exploiter six à sept mini-réacteurs nucléaires (SMR) pour alimenter ses data centers et bureaux américains. Sur le long terme, ces réacteurs de nouvelle génération devraient coûter moins cher que ceux de centrales traditionnelles.

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IA générative : Google commande des mini-réacteurs nucléaires pour alimenter ses data centers

Google a annoncé le 14 octobre qu’il allait acheter de l’énergie nucléaire auprès de la start-up américaine Kairos Power. Cette dernière est spécialisée dans le développement de mini-réacteurs appelés “small modular reactors” (SMR). “La phase initiale des travaux vise à mettre en service le premier SMR de Kairos d’ici à 2030, suivi de déploiement de réacteurs supplémentaires jusqu’en 2035”, déclare la société dans un communiqué. Le montant de la commande n’a pas été dévoilé.

Google planche sur une production de 500 mégawatts

Avec cet accord, la firme de Mountain View compte répondre à la demande croissante d’énergie pour ses data centers, en partie liée à l’essor de l’intelligence artificielle, tout en ayant recours à une électricité sans carbone. À la différence de réacteurs traditionnels, qui affichent une puissance comprise entre 900 et 1650 mégawatts – comme l’EPR de Flamanville, les SMR peuvent produire de 25 à 300 mégawatts par unité. En l’espèce, Google table sur une production totale de 500 mégawatts auprès de Kairos Power.

En optant pour ces réacteurs de nouvelle génération, Google pourrait aussi réaliser des économies sur le long terme. Certes, les SMR sont chers à développer, n’étant pas encore opérationnels aux États-Unis. Mais une fois leur efficacité prouvée, ils pourront être fabriqués en usine, à la chaîne, avant d’être assemblés sur site. Une baisse de coûts significative, donc, à la fois sur la production et sur l’exploitation.

Refroidissement par un système de sels fondus

Les SMR de Kairos Power sont enfin refroidis grâce à un système de sels fondus qui, associés à un combustible en céramique, transportent la chaleur vers une turbine à vapeur. Un mode de fonctionnement moins énergivore que les premiers SMR, de troisième génération, qui s’appuient sur de l’eau légère bouillante ou pressurisée. Google s’est donné pour objectif d’atteindre zéro émission nette de carbone d’ici à 2030, multipliant par ailleurs ses investissements dans l’énergie éolienne et solaire. La firme a par exemple signé en février un contrat pour deux parcs éoliens en mer aux Pays-Bas avec Shell et Eneco, représentant 478 mégawatts.

En fin d’année dernière, Kairos a été autorisée par la Commission américaine de régulation du nucléaire à construire son premier réacteur expérimental dans le Tennessee, qu’elle compte mettre en service en 2027. Elle n’est cependant pas la seule start-up américaine à développer ce type de réacteurs. Nuscale a par exemple fait homologuer ses SMR. La jeune pousse a dû toutefois abandonner son projet pilote dans l’Idaho en raison d’un doublement des coûts initialement prévus.

Microsoft et Amazon se tournent vers le nucléaire

L’annonce de cet accord intervient moins d’un mois après que Microsoft ait dévoilé un partenariat avec la société Constellation Energy, pour remettre en service un réacteur nucléaire de la centrale de Three Mile Island. En mars, Amazon a aussi décidé de construire un data center à proximité de la centrale nucléaire de Susquehanna, en Pennsylvanie, afin de décarboner son mix énergétique.

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