L'enfer c'est le cloud... pour les ventes de logiciels d'Oracle
Lors de son deuxième trimestre fiscal, Oracle a encaissé une chute de 18% de ses ventes de nouvelles licences de logiciels.
Un plongeon dû, selon des analystes, à une cannibalisation par le cloud, dont les revenus ont bondi de 30%.
Larry Ellison, le fondateur, CTO et président du conseil d’administration d’Oracle, ne jure que par le cloud. Mais il reste silencieux sur l’activité traditionnelle de licences, qui représente 90% de ses ventes de logiciels et 70% de son chiffre d’affaires total. Et pourtant il a de quoi s’inquiéter.
L'appréciation du dollars, fausse cause?
Les résultats du deuxième trimestre fiscal, clos le 30 novembre 2015, sont mauvais, très mauvais. Les ventes classiques de licences ont chuté de 7% à 6,4 milliards de dollars. Plus inquiétant, les ventes de nouvelles licences, promesses de ventes récurrentes de services de maintenance, support et conseil, ont plongé de 18% à 1,7 milliard de dollars. De quoi assombrir l’avenir de l’activité de mise à jour, maintenance et support, qui représente les deux tiers des revenus tirés des logiciels. Résultat : le chiffre d’affaires total du groupe dévisse de 6% à 9 milliards de dollars.
La direction attribue ces mauvais résultats à l’appréciation du dollar vis-à-vis des autres devises. A monnaie constante, le chiffre d’affaires aurait été stable. La baisse des résultats de l’activité traditionnelle de licences n’en reste pas moins significative. Est-ce la faute au cloud ? Beaucoup d’analystes le craignent.
Problème de rentabilité du cloud
Cette activité a bondi de 30% à 652 millions de dollars, dont 487 millions dans les services SaaS et PaaS (+39%) et 165 millions (+11%). Sur une base annuelle, elle atteint désormais 2,6 milliards de dollars et Mark Hurd, co-CEO, s’attend à ce que le chiffre passe à 3,2 milliards de dollars à la fin de l’exercice fiscal en mai 2016. Le problème c’est que cette croissance ne suffit plus à compenser la perte des ventes traditionnelles de licences.
Autre problème pointé par les analystes : celui de la rentabilité du modèle SaaS. Larry Ellison a beau marteler que le cloud est aussi rentable que le modèle traditionnel. Les chiffres prouvent le contraire. Alors que la marge brute frôle les 95% dans le modèle de licences, elle n’est que de 43% pour le cloud. Le chiffre devrait toutefois s’améliorer à fur et mesure de l’expansion de l’activité dans le cloud.
La direction s’attend à qu’il passe entre 55 et 60% à la fin de l’exercice fiscal en cours et aux alentours de 80% à l’horizon 2018. L’objectif étant de rassurer les investisseurs de plus en plus inquiets des risques de cannibalisation de l'activité traditionnelle par le clou cloud. Mais Oracle a-t-il le choix ?
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