L’ONU veut bannir l’usage de l’IA dans les armes de guerre d’ici 2026
Mardi 28 juillet, lors de la première réunion du conseil de sécurité de l’ONU dédié à l’intelligence artificielle, António Guterres a réaffirmé sa volonté de réguler le secteur, et en particulier son usage lors de conflits armés.
Aurélien Defer
"L'utilisation malveillante de systèmes d’intelligence artificielle à des fins terroristes, criminelles ou étatiques pourrait entraîner un nombre effroyable de morts et de destructions, des traumatismes généralisés et des dommages psychologiques profonds à une échelle inimaginable", a déclaré mardi António Guterres, secrétaire général des Nations unies.
Particulièrement alarmant et mettant à l’envie les différents systèmes existants d’intelligence artificielle sur un pied d’égalité et donc de dangerosité, le constat n’est pas passé inaperçu. D’autant que l’ONU souhaite créer un organisme international capable d’aider à régir l’usage de l’IA dans le monde.
Un conseil consultatif d’ici la fin de l’année
Cet organisme devrait voir le jour avant la fin de l’année sous la forme d’un conseil consultatif capable d’émettre des propositions et des recommandations de régulation aux états membres de l’ONU. L’annonce intervient en plein élan régulatoire, mené par l’Union européenne et son AI Act.
L’accent est mis au sein des Nations unies sur les conflits armés et, d’ici à 2026, l’organisation internationale aura vraisemblablement élaboré un accord interdisant l’utilisation de l’intelligence artificielle à l’intérieur d’armes de guerre automatisées, a fait savoir António Guterres.
Un rôle plus positif
"[L’IA] remet en question nos hypothèses fondamentales en matière de défense et de dissuasion, a abondé James Cleverly, ministre britannique des affaires étrangères chargé de mener la réunion du 18 juillet sur l’intelligence artificielle. Elle pose des questions morales sur la responsabilité des décisions meurtrières sur le champ de bataille."
Alors que plusieurs grands acteurs privés se livrent à une course effrénée pour développer leurs propres systèmes d’IA, laissant certains pays du Sud sur la touche, la question de l’égalité face à ces technologies se pose. L'Union européenne cherche par exemple à éviter une capture du marché par quelques grands acteurs américains, comme cela s'est produit pour le cloud.
James Cleverly a exprimé à ce sujet une opinion ambivalente et évoqué un usage plus positif de l’intelligence artificielle dans son ensemble : "L'IA pourrait favoriser la quête inconsidérée d'armes de destruction massive par des acteurs étatiques et non étatiques. Mais elle pourrait aussi nous aider à mettre fin à cette prolifération."
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