Nvidia aurait violé les lois antitrust de la Chine, le régulateur national enquête

Le géant américain des cartes graphiques vient de recevoir une balle perdue à la suite d'une ultime riposte de la Chine contre les mesures répressives des Etats-Unis. Celle qui est devenue la première capitalisation boursière au monde il y a peu s'était pourtant attachée à créer des puces spécifiques au pays, contournant ainsi les restrictions des Etats-Unis.

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Nvidia aurait violé les lois antitrust de la Chine, le régulateur national enquête
En octobre dernier, le patron de Nvidia Jensen Huang était présent à Lenovo Tech World 2024 aux côtés du dirigeant chinois de Lenovo, Yang Yuanqing.

Coup de massue pour le roi des GPU. La Chine a déclaré ce lundi avoir lancé une enquête sur Nvidia concernant des violations présumées de la loi antimonopole du pays. Si l'Administration d'État pour la régulation du marché (SAMR) n'a pas précisé comment l'entreprise américaine aurait violé les lois du pays, elle indique que le concepteur de puces est, en outre, soupçonné de ne pas avoir respecté les engagements qu'il avait pris lors de l'acquisition de la société israélienne de conception de puces Mellanox Technologies en 2020.

Le régulateur avait en effet fixé certaines conditions à respecter afin d'obtenir l'approbation de cette opération. Entre autres : des interdictions de regroupement forcé de produits, de conditions commerciales déraisonnables, de restrictions d'achat et de traitement discriminatoire des clients qui achètent des produits séparément.

Le déclin de Nvidia profite aux acteurs nationaux

Cette enquête s'inscrit dans un contexte de défiance à l'égard des entreprises du secteur alors que Washington et Pékin se mènent une guerre sans merci. Rien que sur la semaine dernière, les États-Unis ont lancé leur troisième répression en trois ans contre l'industrie chinoise des semi-conducteurs, limitant ainsi les exportations vers 140 entreprises, dont des fabricants d'équipements pour puces. L'empire du Milieu a immédiatement contre-attaqué, interdisant les exportations vers les États-Unis de minéraux critiques tels que le gallium, le germanium et l'antimoine.

Nvidia n'est ni plus ni moins qu'une victime collatérale de cette bataille entre les deux pays. Dans une précédente salve de restrictions à l'exportation par les États-Unis, l'entreprise s'est vue empêchée de vendre ses puces d'IA les plus avancées à la Chine, l'incitant à créer des versions spécifiques au pays et conformes aux contrôles américains à l'exportation. Dominant historiquement le marché avec une part de plus de 90% avant ces séries de mesures, l'acteur américain s'est fait rattraper par des entreprises nationales, au premier rang desquelles Huawei, fleuron chinois.

Dans la foulée de l'annonce d'une enquête par le régulateur chinois, les actions de Nvidia ont chuté de 2,2%.

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