Sorare poursuivi au Royaume-Uni par la Commission des jeux d'argent

Épargne en France, Sorare ne le sera peut-être pas au Royaume-Uni. Jeudi 26 septembre, la Commission britannique des jeux d'argent a annoncé qu’elle avait attaqué la start-up française devant la justice, lui reprochant d'opérer dans le pays sans avoir obtenu une licence.

De la spéculation ?

Lancé en 2019, Sorare propose un jeu de fantasy league (ligue virtuelle), basé sur des NFT (non-fungible tokens ou jetons non fongibles). Pour participer, les joueurs doivent collectionner des cartes, qui rapportent des points chaque semaine en fonction des performances réelles des footballeurs. Ces cartes doivent être achetées. Elles peuvent ensuite être revendues sur une plateforme d'enchères.

C’est ce processus d’achat et de vente qui pose problème aux régulateurs. Celui-ci permet en effet de spéculer sur la valeur future des cartes, par exemple en pariant sur de jeunes joueurs en devenir. Ce qui implique des gains ou des pertes potentiels, qui peuvent être assimilés à un jeu d’argent.

Levée de fonds record

Surfant sur l’euphorie autour des NFT, la start-up avait mené en 2021 une levée de fonds record: 680 millions de dollars, sur la base d’une valorisation de 4,3 milliards. Des liquidités qu’elle avait ensuite utilisées pour multiplier les partenariats avec les ligues professionnelles de football. Et aussi avec la NBA et la MLB, pour décliner son jeu au basket-ball et au baseball.

Très vite, son succès a attiré l’attention des régulateurs, se demandant si ce nouveau type de jeux ne devait pas être soumis aux mêmes contraintes que les jeux d’argent en ligne. En France, Sorare a cependant évité le pire en trouvant un compromis avec l'Autorité nationale des jeux, s’engageant à faire évoluer son offre pour renforcer la partie gratuite.

Audience la semaine prochaine

L’enquête ouverte en 2021 au Royaume-Uni ne s’est, elle, pas conclue par un accord à l’amiable. Sorare est attendue la semaine prochaine devant un tribunal de Birmingham. C’est seulement la deuxième fois de son histoire que la Commission britannique des jeux d'argent déclenche une procédure judiciaire.

"Nous rejetons fermement toute allégation selon laquelle Sorare serait un produit de jeu d'argent en vertu des lois britanniques”, explique la société, qui assure que “la commission a mal compris notre entreprise et a déterminé à tort que les lois sur les jeux d'argent s'appliquaient à Sorare”.

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