Sortie de crise pour Airbnb, mais réglementation durcie à Paris
Airbnb a connu une embellie de son activité, au regard des chiffres de taxe de séjour qu'elle a publiés. Mais à Paris, la ville a récemment adopté de nouvelles mesures plus contraignantes pour limiter la transformation de commerces et de logements en meublés touristiques.
Airbnb s'est bien remis de la crise sanitaire. En 2021, la plateforme de location touristique a annoncé avoir versé 93 millions d'euros au titre de la taxe de séjour aux communes françaises, contre 58 millions en 2019 (le chiffre de l'année 2020, qui couvre les périodes de confinement, n'a pas été communiqué). En 2021, un tiers de la taxe de séjour collectée en France a bénéficié aux communes rurales de moins de 3500 habitants, précise la plateforme.
De nouvelles contraintes à Paris
Plus de 9,4 millions d'euros ont été reversés à Paris, où Airbnb va faire face à davantage de contraintes réglementaires à partir de 2022. Le 15 décembre, le Conseil de Paris a en effet voté deux mesures destinées à lutter contre la conversion de surfaces commerciales en meublés touristiques. Depuis 2015, 59 000 m2 de commerces auraient ainsi été transformés en hébergement de courte durée dans la capitale, dans un contexte où 900 commerces ont disparu entre 2017 et 2020. Paris est la première ville du monde en nombre de locations disponibles sur la plateforme. Selon Ian Brossat, maire adjoint en charge du logement à Paris, "les locations meublées touristiques peuvent représenter jusqu’à 20% de l’offre locative globale dans les arrondissements du centre de Paris".
La première mesure concerne les règles de compensation, qui impose que pour chaque mètre carré transformé en meublé touristique (dans le cas d'un changement d'usage du bien, soumis à autorisation préalable de la ville), le propriétaire du bien s'engage à créer des mètres carrés de logement pour compenser la perte de surfaces d'habitation. Ce principe a été validé par la Cour de Cassation en février dernier. A Paris, la règle générale était de 1 pour 1 (un m² de logement ou de commerce transformé en meublé touristique doit être compensé par la transformation d'un m² de commerce en habitation, dans le même arrondissement), et de 1 pour 2 dans les quartiers les plus tendus (Paris Centre , 5, 6, 7, 8 , 9 , 10, 11, et 18ème). Dans ces quartiers, elle sera désormais de 1 pour 3.
nouvelles autorisations pour la transformation de commerces
La seconde mesure concerne les commerces en rez-de-chaussée, dont le changement d'usage sera désormais soumis non plus à simple déclaration, mais à autorisation.
Le Conseil de Paris a également adapté les dérogations relatives aux compensations sous forme de logements locatifs sociaux.