Voiture électrique, connectée et autonome... Les grandes ambitions de Renault en Israël
Annoncé en juin 2016, le nouvel open lab de Renault devrait ouvrir ses portes en Israël en février 2018. De nouveaux bureaux, des embauches locales, des partenariats avec de nombreuses start-up israéliennes et l’essai de prototypes : le géant de l’automobile veut investir et profiter des avancées du pays dans le domaine de la voiture électrique, connectée et autonome.
Antoine Basseville est l'envoyé de Renault-Nissan en Israël, nouvelle terre promise de la voiture connectée. En 20 ans, cet ingénieur de formation a occupé de nombreux postes chez le constructeur français, alternant expertise technologique et business, notamment la rentabilité de projets comme Twizy. Lors de ces différentes missions, il a “toujours gardé un oeil au sens large sur l’innovation” et se retrouver en Israël “où tout favorise l’innovation” est une “vraie opportunité” pour Renault, veut-il croire.
Un nouveau terrain de jeu... Et pour plusieurs années
Rencontré dans les travées du salon DLD de Tel-Aviv, il affiche la nouvelle ambition du constructeur français, celle de créer un pôle d’innovation majeur pour le groupe en Israël. Un changement de cap et de culture obligatoire, explique-t-il : “si on a décidé de venir ici c’est pour découvrir, essayer de changer notre tradition française, celle de ne pas trop prendre de risques et de dramatiser les échecs. Au contraire, on doit oser comme les Israéliens, c’est aussi pour ça qu’on est là et qu’on restera. Si on va créer ex nihilo 1000 m2 de bureaux, ce n’est pas pour rester un an ou deux.”
Renault s’offre un nouveau terrain de jeu et a obtenu en guise de bienvenue une aide d’un million d’euros de la part de l’agence israélienne pour l’innovation (IIA). Une aide obtenue sur concours parmi 50 entreprises candidates pour seulement 5 élues. L'enveloppe permettra au constructeur de financer son installation dans les bureaux du pôle high-tech situé au nord de Tel-Aviv à Kiryat Atidim. Sur les 1000 m2 de bureaux prévus, la moitié servira de garage et de lieu d’expérimentations.
Renault va tester des prototypes en Israël
“On a décidé qu’il fallait faire des prototypes, être capable de confirmer que ce que proposaient certaines start-up et universités était réalisable d’un point de vue technologique mais aussi économique. Grâce à notre importateur local, l’entreprise Carasso, on va pouvoir utiliser plusieurs prototypes en flotte et tester leur connexion”, précise Antoine Basseville. Carasso a aussi permis à Renault de rencontrer plusieurs acteurs et start-up locales. Le constructeur français avait déjà quelques connexions en Israël dont Intel qui a racheté Mobileye en début d’année pour plus de 15 milliards de dollars.
Antoine Basseville reconnaît qu’il “existe en Israël une expertise totale dans tout ce qui est capteur et cartographie et ce sont des choses que l’on regarde attentivement”. Mais il relève que cette “expertise vient du militaire et que les coûts sont prohibitifs”. Là encore, des entreprises comme Oryx Vision ou Innoviz Technologies promettent de réduire les coûts de manière drastique et pourraient intéresser Renault. Mais pour l’instant, le constructeur ne veut pas officialiser ses différents partenariats avec des start-up israéliennes. “C’est un peu tôt”, assure-t-il.
Recherches sur la smart city et la cybersécurité
Autre domaine d’expertise, l’intégration de la voiture à la smart city. “La question est de savoir comment on peut interagir de manière un peu différente entre la ville et le véhicule dans un service plus global. Comment on peut aller d’un point à un autre, en mélangeant les systèmes, en étant capable d’échanger entre le véhicule et la ville, faciliter son appropriation, son usage”. La start-up israélienne Otonomo, que le constructeur a déjà approchée, pourrait correspondre au profil recherché.
Israël offre aussi l’opportunité de tester un environnement dédié à la voiture autonome. A Ashdod et Tel-aviv, on conçoit des quartiers fantômes, des zones de test réels où on implante des buildings, des feux, de faux piétons. “De nombreuses start-up se proposent alors d’inculquer “aux cerveaux” des voitures autonomes les comportements adéquats pour éviter les accidents, ce qu’on appelle le deep learning”, commente Antoine Basseville.
Autre point fort d’Israël, son expertise dans le domaine de la cybersécurité. Un secteur dans lequel Renault compte également nouer des partenariats avec des start-up israëliennes, confirme Antoine Basseville, “par exemple” avec Argus Cyber-Security, ou “peut-être” Karamba Security. Cette dernière travaille déjà avec Vedecom Tech, une plateforme automobile française qui regroupe des universités, des constructeurs, y compris Renault, ainsi que des équipementiers comme Valeo. “On va essayer de voir ce qu’on peut faire ensemble”, confie le directeur innovation de Renault Israël. “Vedecom Tech pourrait mettre à notre disposition des prototypes assez avancés que l'on pourrait essayer d’intégrer, comme des capteurs, et voir si ça marche”.
“La route est encore longue”, le challenge est “immense”, prévient Antoine Basseville mais aussi très “excitant”. Rendez-vous est pris d’ici quelques mois pour connaître les premiers détails des partenariats et des développements prévus avec l’écosystème israélien.
SUR LE MÊME SUJET
Voiture électrique, connectée et autonome... Les grandes ambitions de Renault en Israël
Tous les champs sont obligatoires
0Commentaire
Réagir