Autopartage : pourquoi Renault, PSA et les autres se lancent sur un marché pas (encore) rentable

PSA et Renault s'engouffrent dans la brèche. Le groupe Bolloré ayant annoncé la fin des Autolib', les constructeurs français en profitent pour renforcer leurs services de mobilité et lancer des services de véhicules électriques en autopartage et en" "free floating" à Paris. Le service de Renault, Moov’in.Paris, sera opérationnel de façon restreinte dès septembre 2018, détaille le constructeur jeudi 19 juillet 2018.

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Autopartage : pourquoi Renault, PSA et les autres se lancent sur un marché pas (encore) rentable

Le groupe Bolloré a annoncé l'arrêt progressif d'Autolib'. Ces voitures électriques en libre-service ne seront plus disponibles à partir de fin juillet 2018. L'occasion pour PSA et Renault de renforcer leurs offensives dans l'autopartage et les services de mobilité. L'arrêt d'Autolib' est "une vrai opportunité dont les constructeurs souhaitent profiter", analyse Amal Boutayeb, senior manager spécialisée dans les sujets mobilité au sein du cabinet Wavestone.

Renault accentue son offre de VTC et Renault Mobility

Renault a annoncé mercredi 4 juillet 2018 approfondir ses offres de VTC et d'autopartage en boucle tout en lançant une offre d'autopartage en libre-service dès septembre 2018. Le constructeur précise que d'ici à fin 2019, l'ensemble de ces offres s'appuieront sur une flotte de 2 000 véhicules électriques (Zoé, Twizy, Kangoo ZE et Master ZE).

Renault va s'appuyer sur Marcel, la plate-forme française de VTC qu'il a discrètement rachetée en septembre 2017, pour développer son offre de VTC électrique. La flotte de véhicules opérés par Marcel est actuellement composée d'une vingtaine de Zoé électriques, un chiffre qui devrait être amené à progresser.

En parallèle, le constructeur va renforcer son offre Renault Mobility, sa solution d'autopartage en boucle pour des trajets plus longs. Il existe aujourd'hui 14 sites Renault Mobility à Paris pour une soixantaine de véhicules disponibles. En Île-de-France, 45 sites sont desservis et 250 sur toute la France. Cette offre, accessible via l'application Renault Mobility, est donc amenée à grandir sur Paris dans les mois à venir.

PSA et Renault sur l'autopartage en free floating

Vers une offre multimodale?
Gérer un service d'autopartage à Paris est l'occasion de "récolter des données permettant de comprendre les usages et les besoins des parisiens, d'avoir une analyse plus fine du trafic, de connaître la demande et de mieux cartographier la ville en terme de flux", analyse Amal Boutayeb. Demain, ces données peuvent servir à Renault et PSA pour "se positionner sur une offre de mobilité multimodale et connecter leurs moyens de transports avec les transports en commun", précise-t-elle.
Prenant plus de risques, Renault va lancer à compter de septembre 2018 Moov’in.Paris by Renault : un service d'autopartage sans stations avec des véhicules électriques accessibles en libre-service 24h/24 et 7j/7. Le constructeur précise jeudi 19 juillet 2018 avoir conclu un partenariat avec ADA afin de déployer 100 Zoé et 20 Twizy dans les XIe et XIIe arrondissements de Paris, ainsi qu’à Clichy dans les Hauts-de-Seine. Renault s'occupera de la maintenance et de la réparation des véhicules pendant qu'ADA gérera les opérations de repositionnement et de recharge. Renault prévoit déjà de déployer le service à plus grande échelle à compter de janvier 2019.

Sur ce point, PSA n'est pas en reste. De son côté, l'autre constructeur français a annoncé mardi 3 juillet 2018 finaliser le lancement d'un service d'autopartage à Paris qui sera opéré sous sa marque Free2Move. "La flotte mise en place comptera dans un premier temps 500 véhicules électriques des marques Peugeot et Citroën", précise simplement le constructeur dans un communiqué.

Garder la main sur leur marque

Si Renault précise un peu son futur service, aucune mention n'est faite sur son prix et les abonnements. PSA, de son côté, n'a pas encore donné de détails sur ces sujets tout comme sur la façon dont sera gérée la recharge du véhicule. Des questions d'autant plus primordiales qu'Autolib' n'a jamais été rentable. Mais, en se positionnant sur le marché, les constructeurs cherchent avant tout à "capter une clientèle qui pourrait leur échapper en allant vers d'autres services de mobilité", analyse Bertrand de la Selle, directeur général adjoint associé responsable automobile au sein du cabinet Equancy.

Sur ce marché, les constructeurs peuvent proposer leur propre service avec leurs véhicules estampillés Renault ou PSA. A l'inverse "les start-up sont agnostiques de la marque qu'elles pourraient proposer, voire cherchent à créer des marques de mobilité qui viennent au-dessus des constructeurs", ajoute-t-il. Les Parisiens roulaient en Autolib' et de façon plus globale les gens roulent en Uber, Lyft ou Blablacar. Peu importe le logo sur la voiture...

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