Bruxelles donne son feu vert au rachat de VMware par Broadcom
La Commission européenne estime que les engagements pris par le fabricant américain de semi-conducteurs répondent aux risques concurrentiels.
Le rachat de VMWare par Broadcom franchit une première étape. Mercredi 12 juillet, la Commission européenne a accordé son feu vert à cette opération chiffrée à 61 milliards de dollars, estimant que les engagements pris par le groupe américain étaient suffisants pour répondre à ses inquiétudes.
Fin 2022, Bruxelles avait ouvert une enquête approfondie sur le projet d’acquisition de VMware par Broadcom, en raison du risque que celui-ci conduise à “restreindre la concurrence sur le marché de certains composants matériels” : les contrôleurs hôtes de bus, les cartes réseau et les adaptateurs de stockage.
Interopérabilité
Ces craintes s’expliquaient par la position de leader de VMware sur le marché de la virtualisation des serveurs. La commission européenne redoutait que Broadcom puisse être tenté de détériorer l’accès aux logiciels de VMware pour ses concurrents. Ou de limiter l’interopérabilité avec leurs matériels. Deux éléments essentiels.
Après enquête, Bruxelles a déterminé que ce risque concurrentiel n’existait que sur le marché des contrôleurs hôtes de bus. Pour le résoudre, le fabricant américain de semi-conducteurs a dû prendre des “engagements complets en matière d'accès et d'interopérabilité” pour son rival Marvell et pour tout nouvel entrant sur le marché, assurant ainsi une "concurrence sur un pied d’égalité".
Enquête au Royaume-Uni
Par ailleurs, la Commission estime que Broadcom n’a, contrairement aux craintes qu'elle avait exprimées fin 2020, “aucune incitation économique à entraver le développement de cartes réseau intelligentes” en se retirant du projet Monterey, dans lequel VMware s'est associé avec Nvidia, Intel et AMD.
Pour finaliser cette opération, la société américaine doit encore recevoir le feu vert de la Competition and Markets Authority, le gendarme britannique de la concurrence qui a également lancé une enquête approfondie, dont les conclusions sont attendues avant le 12 septembre. Aux Etats-Unis, la Federal Trade Commission étudie aussi le dossier, mais n’a pas encore décidé de saisir ou non la justice pour tenter de bloquer l’opération.