[Etude] Les Français sont-ils prêts à accepter le véhicule autonome ?

Trois Français sur dix se projettent dans une utilisation régulière du véhicule autonome. Près de la moitié font confiance à cette technologie, 58% se sentent en sécurité à bord et 52% estiment qu'elle est fiable. Des chiffres qui semblent prometteurs sur l'acceptabilité de cette technologie par les Français, selon l'institut Vedecom, qui a participé à la réalisation de ce baromètre avec la Macif.

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[Etude] Les Français sont-ils prêts à accepter le véhicule autonome ?

Plus de 4 français sur 10 veulent essayer un véhicule autonome et 3 français sur 10 se projettent dans une utilisation régulière de cette technologie, d'après un baromètre publié ce mercredi 4 novembre 2020, réalisé par l'institut Vedecom et la Macif. Cela traduit une "acceptabilité timide mais encourageante" du véhicule autonome de la part des Français, explique Stéphanie Coeugnet-Chevrier, directrice du domaine R&D Nouvelles Solutions de Mobilité de Vedecom, à L'Usine Digitale.

58% se pensent en sécurité à bord d'un véhicule autonome
"Si on regarde les études réalisées il y a 15 ans à propos des ADAS [systèmes avancés d'aide à la conduite, Ndlr] et du régulateur de vitesse, les résultats sont similaires", commente Stéphanie Coeugnet-Chevrier. Aujourd'hui cette option est proposée dans quasiment tous les véhicules neufs et utilisée par bon nombre de personnes y ayant accès.

L'expérience fait d'ailleurs bouger le taux d'acceptabilité des véhicules autonomes puisque 55% des personnes ayant simplement vu un véhicule autonome sont prêts à en utiliser un régulièrement. Et ce taux grimpe à 63% chez les personnes ayant déjà testé un véhicule de ce type. "Ce chiffre est fort", commente Stéphanie Coeugnet-Chevrier. Cela montre que les expérimentations autour du véhicule autonome sont essentielles, puisque plus les personnes connaissent cette technologie, plus elles lui font confiance. Or ce sont encore 88% des répondants qui n'ont jamais vu de véhicule autonome et 97% qui n'en ont jamais testé.

Méthodologie

Baromètre réalisé en ligne du 7 au 27 juillet 2020 auprès de 4 014 individus. Cet échantillon est représentatif de la population française d’après les données INSEE en matière de genre, d’âge (majorité atteinte) et de lieu d’habitation.


Oui aux véhicules autonomes, mais pour un usage personnel
Les personnes interrogées préfèrent majoritairement avoir un véhicule autonome personnel de niveau 3 SAE (45% des interrogés). Puis, suit le véhicule autonome personnel de niveau 4 SAE (26%). Seuls 20% des personnes interrogées souhaitent utiliser une navette ou un bus automatisé pour un service de transport en commun et 9% une voiture pleinement autonome dans un service de robot taxi.

Si les Français sont plus nombreux à plébisciter les véhicules autonomes personnel de niveau 3 que ceux de niveau 4, ces derniers sont évalués beaucoup plus positivement. De même, les 18/24 ans font plus confiance aux véhicules autonomes de niveau 4 (58%) qu'aux véhicules autonomes de niveau 3 SAE (27%).

Cela peut paraître surprenant mais ces données peuvent être analysées au regard du fait qu'un véhicule autonome de niveau 3 SAE nécessite une forte attention de la part du conducteur, qui peut facilement faire trop confiance au système embarqué dans son véhicule et ne pas regarder la route. Cela peut mener à des accidents plus ou moins graves. Mais de manière globale, près de la moitié des français font confiance au véhicule autonome, 58% se sentent en sécurité à bord et 52% estiment qu'il est fiable.

Comment améliorer l'acceptabilité du véhicule autonome
Pour améliorer l'acceptabilité des véhicules autonomes, six grands axes de travail ont été identifiés par l'institut Vedecom. Premièrement, il faut renforcer l'image sécuritaire de cette technologie, surtout chez les indécis. Cela passe par "des explications sur le fonctionnement et les éléments de sécurité embarqués", ajoute Stéphanie Coeugnet-Chevrier. Le développement de la connaissance autour du véhicule autonome, que ce soit via des formations ou des démonstrations, est aussi important. Surtout, il est primordial de multiplier les tests, notamment dans les zones rurales afin de montrer l'utilité des véhicules autonome sur ces territoires (désenclavement, réduction de l'autosolisme, etc.)

Un des freins persistants à l'acceptabilité de cette technologie est la préservation de l'emploi puisque "65% des sondés estiment que cela ne conduira pas à la création de nouveaux emplois et 55% estiment que cela conduira à détruire plus d'emplois qu'à n'en créer", détaille Stéphanie Coeugnet-Chevrier. Il est primordial de "rassurer et préparer dès aujourd'hui aux métiers de demain", ajoute-t-elle. Enfin, il est nécessaire de développer les cas d'usages possibles et les adapter aux modes de vie tout en promouvant l'écologie dans leur fonctionnement.

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