L'État débloque 30 millions d'euros pour accélérer la recherche en robotique

À l'occasion du salon Vivatech, qui se tenait du 11 au 14 juin à Paris, l'État a annoncé plusieurs dispositifs de soutien dans la robotique. “En permettant aux systèmes d’intelligence artificielle d’interagir avec le monde physique, les robots autonomes ouvrent de nouvelles possibilités, explique le gouvernement dans un communiqué. (…) La France a tous les atouts pour devenir un acteur de premier plan de la robotique intelligente.”

Un programme piloté par le CNRS

Pour mener à bien ces ambitions, l'État vient de lancer un programme de recherche d'accélération robotique, financé par le plan France 2030 à hauteur de 30 millions d'euros. Piloté par le CNRS, ce dispositif est conçu pour “structurer la recherche fondamentale pour lever les verrous scientifiques et techniques de la robotique intelligente”. Cinq axes de recherche seront principalement traités, à savoir la locomotion des robots, la perception, l'adaptation, le contrôle et la frugalité.

L'ensemble de ces recherches devrait permettre dans un second temps de développer des “prototypes avancés” et des “solutions transférables à l'industrie”. Le programme de recherche comprend en outre le financement de modules de formation et de thèses, post-doctorats et postes d'ingénieurs, ainsi qu'une consolidation des échanges avec des partenaires industriels français et européens.

L'État met l'accent sur la convergence IA-robotique

Le gouvernement a également lancé un appel à manifestation d'intérêt (AMI) “Robotique et machine intelligente”. Ce dispositif vise à sélectionner des projets de R&D qui pourront ensuite bénéficier d'un soutien financier dans le cadre d'appels à projets. L'État cite notamment des projets collaboratifs sur “les fonctions critiques de la robotique enrichies par IA” et sur le “développement de nouvelles filières industrielles robotiques”.

Un troisième dispositif de financement, qui s'inscrit dans le cadre de la stratégie nationale pour l'IA de France 2030, devrait bientôt être lancé. Il s'adressera aux start-up deeptech, laboratoires et consortiums public-privé, avec un fort accent mis sur la robotique intelligente. L'État précise que les acteurs intéressés devront “disposer d’un cas d’usage transformant, aligné avec des enjeux économiques stratégiques, d’un pari technologique clair, mesurable dès les premiers mois et d’un accès à des données de qualité.” Un projet d'interconnexion entre plateformes robotiques, intitulé “Pendragon”, est aussi mentionné. Développé par le ministère des Armées, il doit voir le jour “d'ici deux ans”.

Logie AI, le projet porté par Enchanted Tools avec Hugging Face

En dehors de ces programmes, la France soutient activement certaines initiatives robotiques lauréates de précédents appels à projets. C'est le cas de “Logie AI”, soutenu dans le cadre de l'appel à projets “Accélération des usages de l'IA générative” avec un financement par France 2030 à hauteur de 3 millions d'euros sur deux ans. Porté par Enchanted Tools, NXP, l'Inria et l'Institut des systèmes intelligents de robotique de Sorbonne-Université, avec le soutien d'Hugging Face, le projet vise à développer et intégrer dans des robots des modèles de langage moins dépendants du cloud.

Avec ce projet, le gouvernement entend “adresser les marchés émergents de la robotique de services (hôpitaux, commerces, hôtels) et développer des robots pour des interactions complexes avec les personnes pour l’assistance humaine”. À noter enfin le soutien gouvernemental de 574 000 euros au projet Spider d'Axgroup, pour mettre au point un robot capable de nettoyer automatiquement les toitures photovoltaïques en fonction de la météo et de la saleté des panneaux solaires.

Sélectionné pour vous

Gobano lève 3 millions d'euros pour ses modèles robotiques dans l'industrie

Soutenu par Alibaba, le chinois X Square Robot lève 119 millions d'euros

Unitree Robotics prépare son introduction en Bourse