La start-up XXII mise sur les pompiers pour entraîner ses algorithmes à détecter des feux
La start-up XXII, qui édite un logiciel d'analyse vidéo en temps réel, s'est rapprochée du service départemental d'incendie et de secours (SDIS) de la Meuse. L'objectif : entraîner son algorithme à reconnaître en conditions réelles des départs de feu sur des voitures. La start-up souhaite ainsi valider et améliorer cette nouvelle fonctionnalité pour ensuite la commercialiser dès septembre.
Une start-up qui se rapproche des sapeurs-pompiers. XXII, éditeur de logiciels utilisant des techniques d'intelligence artificielle et plus particulièrement de vision par ordinateur, s'est rapproché du service départemental d'incendie et de secours (SDIS) de la Meuse. La start-up fondée en 2015 à Paris a mis au point une solution d'analyse vidéo en temps réel et souhaite proposer dès septembre une nouvelle fonctionnalité de détection des feux. A terme, l'idée est de connecter le logiciel aux caméras d'une ville pour qu'il puisse analyser, détecter et alerter rapidement en cas de départ de feu.
Un apprentissage en conditions réelles
XXII est toujours en phase d'apprentissage et de validation et veut s'assurer que ses systèmes reconnaissent les feux, comme les feux de voiture. La start-up a déjà mené des expérimentations de départ de feux mais dans d'autres contextes comme dans les sociétés de recyclage. "Mais le feu est différent, il est nécessaire d'avoir d'autres situations", affirme Damien Mulhem, Chief Data Officer et co-fondateur de XXII.
Pour l'instant, puisqu'il est très rare de trouver des voitures qui brûlent, la start-up a travaillé avec pas mal d'apprentissage. Mais il est préférable d'apprendre et comprendre les départs de feux sur les véhicules directement sur le terrain. "Nos algorithmes doivent être alimentés en connaissances", explique simplement Damien Mulhem.
XXII s'est donc tout naturellement rapproché des sapeurs-pompiers afin de se greffer sur des exercices d'entraînement réalisés par le SDIS de la Meuse dans la nuit du 27 au 28 juin et dans la journée du 28 juin. Ce rapprochement s'est fait facilement car les équipes de XXII compte un sapeur-pompier volontaire qui a fait le lien entre les deux. Le SDIS, par la voix du Lieutenant-Colonel David Hantzo du SDIS de la Meuse, évoque un "partenariat" et assure qu'il n'y a "pas d'intérêt économique" et que "cette démarche s'inscrit dans l'intérêt collectif."
Explications des différents paramètres
A l'occasion de ces exercices, "des feux sur des voitures dépolluées sont allumés dans différentes configurations pour que les nouveaux sapeurs-pompiers puissent se former", résume David Hantzo. Pour XXII cette expérimentation doit à la fois lui permettre de valider ses algorithmes, s'assurer qu'ils détectent bien les départs de feu en conditions réelles, et apprendre à ses réseaux de neurones d'autres circonstances de départ de feu. "L'objectif est de filmer à plusieurs distances et différentes hauteurs un feu afin que nos systèmes soient agnostiques de la distance et des angles de point de vue", explique Damien Mulhem.
XXII souhaite mieux comprendre les départs de feu sur les véhicules et surtout apprendre à ses réseaux de neurones les différentes typologies de feu et comment les analyser. Ici, des experts que sont les pompiers peuvent expliquer en direct aux équipes de XXII les paramètres à prendre en compte (couleurs de flamme, hauteur, fumée etc.) et leur influence sur l'évolution du feu à la fois pour mieux saisir l'évolution du feu et transmettre les bonnes informations. Ensuite, le logiciel pourra détecter automatiquement ces feux, les analyser et prévenir les pompiers en leur disant à quelle étape le feu est rendue et en évaluant sa gravité.
Les nombreux usages de l'IA
Le logiciel développé par XXII peut s'adresser à n'importe qui, que ce soit une collectivité ou une entreprise privée et à terme les particuliers. Damien Mulhem évoque une "plateforme agnostique qui peut être utilisée de façons différentes". Au-delà de la détection des incendies, XXII aimerait également mettre au point une solution de détection des noyades. Mais les données sur ce sujet sont peu nombreuses, il faut donc les simuler.
Un autre sujet qui intéresse la start-up est celui de la détection des véhicules spéciaux (pompier, ambulance, police, SAMU, véhicule transportant des organes, etc.). Une fois ces véhicules détectés, et le logiciel de XXII interconnecté aux villes intelligentes, il est possible de maîtriser les feux tricolores pour faciliter la circulation de ces véhicules.
Du côté des sapeurs-pompiers, l'intelligence artificielle peut avoir de nombreuses utilités mais le coût de cette technologie limite pour l'instant son usage. David Hantzo évoque une utilisation de l'intelligence artificielle couplée à des capteurs sur des porte-lances pour alerter très rapidement les pompiers lorsque l'incendie va dégénérer lorsque plusieurs éléments sont réunis (température, lumière, fumée, chaleur). Il existe également des équipements de protection individuelle avec des sondes qui recréent une situation opérationnelle (chaleur, fumée, etc.) grâce à de l'intelligence artificielle. Des usages qui pourraient se multiplier dans les années à venir.
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