Les 3 gagnants et 3 perdants du futur iPhone 7
Apple a démarré la production du futur iPhone 7 chez ses sous-traitants et fournisseurs.
Une génération d’iPhone qui bouleverse la chaîne logistique.
Coup de projecteur sur trois grands gagnants et trois grands perdants.
Ridha Loukil
Mis à jour
15 juin 2016
L’iPhone 7, qu’Apple se prépare à lancer en septembre 2016 (et non plus en juin comme c'était prévu auparavant), entre en production chez les sous-traitants et fournisseurs. Selon Digitimes, cette nouvelle génération d’iPhone bouleverse la chaîne d’approvisionnement. Avec des gagnants et des perdants inventoriés par l’analyste Ashraf Eassa sur le blog boursier Fool Moltey.
TSMC s’impose comme l’un des trois plus grands gagnants. Selon Digitimes, le fondeur taïwanais de semiconducteurs emporte l’exclusivité du contrat de fabrication du processeur A10 au cœur de l’iPhone 7 avec son procédé FinFET 16 nm Plus, c’est-à-dire avec des transistors 3D en gravure de 16 nanomètres. Pour la génération actuelle de l’iPhone 6S, il ne fabrique que 30 à 40% des volumes du processeur A9 avec la même technologie, le reste étant confié à Samsung avec comme seconde source GlobalFoundries.
Mais cette victoire accentue la dépendance de TSMC vis-à-vis d’Apple. Sans la firme à la pomme, son chiffre d’affaires aurait baissé en 2015. Le groupe taïwanais s’expose au retournement de situation des iPhones, dont les ventes pourraient chuter de 5 à 9% en 2016 selon Digitimes. La prédominance d’Apple comme client le met dans une position vulnérable. Le choix du géant américain pour la génération d’après de l’iPhone (iPhone 7S) s’annonce déjà de mauvais augure. Apple aurait prévu de partager à égalité les volumes de fabrication du processeur A11 en technologie de gravure de 10 nanomètres.
Intel pique la moitié du marché de Qualcomm
Deuxième grand gagnant, Intel fait, pour la première fois, son entrée dans la chaîne d’approvisionnement de l’iPhone. Il va fournir la moitié des volumes de modems cellulaires 4G. Un marché détenu exclusivement par Qualcomm depuis 2011. De quoi consoler son patron Brian Krzanich qui vient d’enterrer ses ambitions dans les processeurs d’application pour mobiles. Ce gain le conforte toutefois dans sa stratégie de se maintenir dans les modems et circuits de connectivités sans fil, une activité qu’il juge stratégique pour son avenir dans les équipements de réseaux et l’Internet des objets. Il constitue également une première étape pour l’extension de sa base de fournitures de composants et services à l’iPhone. Avec en perspective, la possibilité de fabriquer les futurs processeurs d’Apple avec ses procédés considérés aujourd’hui comme les plus avancés au monde.
Bouffée d'oxygène pour InvenSense
InvenSense est le troisième grand gagnant. Le spécialiste californien des détecteurs de mouvements en technologie Mems fournit Apple depuis la génération iPhone 6. Il forme avec Bosch les deux tombeurs de STMicroelectronics, fournisseur exclusif de détecteurs de mouvements Mems jusqu’à la génération iPhone 5. Son maintien dans l’iPhone 7 va l’aider à traverser la mauvaise passe dans laquelle il est plongé. A cause du plongeon des ventes de l’iPhone cette année et de la perte de l’essentiel du marché du Galaxy 7, le dernier smartphone vedette de Samsung, il s’attend à un effondrement de 40% de son chiffre d’affaires au deuxième trimestre 2016. InvenSense paie le prix de sa dépendance vis-à-vis de ses deux plus gros clients, Apple et Samsung, qui représentent 70% de son revenu total.
D’autres fournisseurs traditionnels de l’ l’iPhone sont reconduits pour l’iPhone 7, comme Broadcom (composants sans fil Wi-Fi, Bluetooth…), NXP (composant sans contact NFC et coprocesseur des mouvements), SK Hynix (mémoires Dram et Flash), AKM (compass électronique) ou encore Sharp (écran LCD en partage avec Japan Display et LG Display).
Sony perd l'exclusivité de fourniture des capteurs d'image
Parmi les grands perdants, figure Samsung, exclu de la fabrication du processeur A10 au profit de son concurrent TSMC. Il y a ensuite Qualcomm qui perd l’exclusivité de fourniture de modems 4G et devra partager le marché avec Intel. Il n’a pas de choix. Le contrat exclusif qui le liait à Apple est dénoncé par la Commission européenne comme une atteinte à la concurrence. Qualcomm risque pour cela une amende équivalente à 10% de son chiffre d’affaires. S’il perd une partie du marché de l’iPhone 7, il se met en meilleure position pour négocier un arrangement avec Bruxelles.
Le troisième grand perdant est Sony. Le géant japonais de l’électronique était jusqu’ici le fournisseur exclusif d’Apple en capteurs d’image Cmos, des composants dont il est le leader mondial avec plus de 30% du marché. Mais le tremblement de terre, qui a secoué la province de Kamamoto au Japon, en avril 2016, a mis l’une de ses usines à l’arrêt et déstabilisé sa chaine logistique. Sony n’est plus en mesure de fournir les volumes réclamés par l’iPhone 7. Il devra partager le marché de l'iPhone 7 avec le coréen LG Innotek, une filiale du conglomérat LG.
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