MGX, Bpifrance, Nvidia et Mistral AI vont créer en France le plus grand campus IA d'Europe

Le projet de construction d'un immense data center dans l'Hexagone avec les Émirats arabes unis se précise. Lors du Sommet pour l'action sur l'IA, en février, l'Élysée avait levé le voile sur l'ouverture future d'un data center d'une capacité énergétique d'un gigawatt.

Il devait alors être intégré dans un campus IA, le plus grand en Europe, représentant entre 30 et 50 milliards d'euros d'investissement. La présidence française avait évoqué la participation du fonds d'investissement émirati MGX, sans détails supplémentaires sur les autres acteurs (hormis un “consortium de champions franco-émiratis”) et sur l'emplacement du site.

Une capacité de 1,4 gigawatt, soit presque autant que l'EPR de Flamanville

Le sommet Choose France, dont la huitième édition se tient ce lundi 19 mai à Versailles, a permis d'apporter quelques éclaircissements. Pour mener à bien la construction de ce campus IA, MGX, Bpifrance, le géant des semi-conducteurs Nvidia et la pépite d'IA Mistral viennent d'annoncer la création d'une coentreprise. Cette installation comprendra aussi bien des datacenters que des infrastructures de calcul haute performance (HPC) et des centres d'éducation et de recherche.

Bpifrance révèle que ce campus sera situé en Île-de-France. Sa localisation précise n'a pas été communiquée, mais d'après La Tribune, MGX serait en pourparlers pour acquérir un terrain de 70 à 80 hectares près de Melun (Seine-et-Marne). Contrairement à ce qui avait été annoncé en février, les quatre acteurs entendent porter la capacité énergétique du campus à 1,4 gigawatt, soit presque autant que celle de l'EPR de Flamanville (1,65 gigawatt). Les travaux devraient débuter au second semestre 2026 pour une mise en service opérationnelle en 2028.

Bouygues, EDF et RTE parmi les partenaires

Le montant total alloué au projet n'a pas été communiqué, Le Figaro évoquant une première tranche d'investissement à 8,5 milliards d'euros. Les quatre acteurs espèrent faire sortir de terre “le premier centre européen spécifiquement conçu pour couvrir l'ensemble du cycle de vie de l'IA : de la conception des modèles à leur déploiement, en passant par l'entraînement, l’inférence et l’implémentation dans des cas d’usage concrets, explique Bpifrance. (…) Le projet intégrera des capacités de calcul avancées, des infrastructures de test à grande échelle et des environnements de développement en conditions réelles.”

D'autres partenaires seront sollicités pour la construction de ce campus, comme Bouygues, EDF, RTE, l'École Polytechnique et l'opérateur de fibre optique Sipartech. “La plateforme ouverte reposera sur des capacités de calcul de dimension exascale, une intégration de cloud souverain et des centres de données à faible émission de carbone optimisés pour l'IA”, précise Bpifrance dans son communiqué. Jensen Huang, CEO de Nvidia, assure que ce campus “révolutionnera la science, l'éducation et l'industrie”. Rien que ça. Outre ces secteurs, les partenaires du projet évoquent une “adoption de l'IA à grande échelle” dans la santé, la mobilité, l'énergie et la finance.

Une pluie de milliards

De nombreuses sociétés étrangères ont profité du sommet Choose France pour annoncer de sérieux investissements dans l'IA dans l'Hexagone, et notamment dans les data centers. C'est le cas du canadien Brookfield, qui prévoit de construire une installation à 10 milliards de dollars à Cambrai (Nord), mais aussi du fonds américain Prologis, qui prévoit d'investir 5,4 milliards d'euros pour la construction de quatre data centers en Île-de-France.

Digital Realty, propriétaire du plus grand data center de France en service à La Courneuve, entend enfin renforcer sa présence en Seine-Saint-Denis via la construction d'une infrastructure à Dugny, ainsi qu'à Marseille. Un investissement de 2,3 milliards d'euros est prévu pour ces deux projets.

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