Microsoft échappe aux sanctions de l'UE après avoir dissocié Teams d'Office 365
La Commission européenne a accepté les engagements pris par Microsoft pour éviter une situation d'abus de position dominante sur le marché des outils collaboratifs. L'éditeur américain promet notamment une interopérabilité facilitée entre les concurrents de Teams et ses solutions bureautiques ainsi que l'introduction de versions d'Office 365 et Microsoft 365 sans Teams à prix réduit.
Microsoft ne se verra pas infliger d'amende pour abus de position dominante sur le marché des applications SaaS de la part de Bruxelles. La Commission européenne a annoncé le 12 septembre qu'elle acceptait les engagements pris en mai par le géant de l'informatique pour dissocier sa plateforme collaborative Teams de ses suites Office 365 et Microsoft 365.
Des utilisateurs sans alternative
Tout commence à l'été 2023, après des plaintes de Slack et Alfaview pour abus de position dominante en raison de pratiques de ventes liées : depuis 2019, Microsoft intègre en effet systématiquement Teams dans ses suites logicielles. La Commission européenne ouvre alors une enquête formelle pour déterminer si l'éditeur enfreint effectivement les règles de concurrence. Elle rend un avis préliminaire l'année suivante, estimant que cette stratégie restreint d'une part la concurrence sur le marché du SaaS et protège d'autre part sa position sur le marché des logiciels de productivité au détriment d'éditeurs indépendants.
L'organe européen avait en outre jugé que ces pratiques de vente liée empêchaient les utilisateurs souscrivant aux suites Office 365 et Microsoft 365 de choisir une alternative à Microsoft Teams. Cette pratique aurait selon la Commission “aggravé les limitations d'interopérabilité” imposées aux concurrent de Teams avec les solutions logicielles Microsoft. Sous pression de l'UE, la firme de Redmond avait commencé à découpler Teams de sa suite bureautique peu de temps après l'ouverture de l'enquête formelle, avant d'étendre cette dissociation à l'échelle mondiale en avril 2024.
Des versions sans Teams moins chères et une interopérabilité facilitée
Pour éviter de devoir payer une lourde amende, Microsoft a présenté en début d'année plusieurs engagements éliminant certaines barrières antitrust, finalement acceptés la semaine dernière. L'éditeur a tout d'abord promis de proposer aux clients européens des versions des suites Office 365 et Microsoft 365 à un prix “sensiblement inférieur” et de permettre aux clients européens titulaires de licences “à long terme” de passer à des solutions sans Teams.
Microsoft s'engage aussi à une meilleure interopérabilité entre les outils concurrents de Teams (Zoom, Google Meet, Slack…) et ses suites bureautiques. Il devra ainsi “assurer une interopérabilité effective avec certains produits et services de Microsoft pour des fonctionnalités spécifiques, intégrer les applications Web Office (Word, Excel et PowerPoint) dans leurs propres produits, et intégrer de manière visible leurs produits dans les principales applications de productivité de Microsoft”. Les clients devraient enfin pouvoir extraire leurs données de messagerie Teams afin de s'en servir dans des solutions concurrentes.
Des engagements valables de 7 à 10 ans
La Commission européenne précise que ces engagements seront valables pendant sept ans, avec une extension à dix ans pour les efforts d'interopérabilité et de portabilité de données. Si l'entreprise n'honore pas ses engagements, Bruxelles se réserve le droit de lui infliger “une amende pouvant aller jusqu'à 10 % de son chiffre d'affaires annuel mondial, sans avoir à prouver l'existence d'une violation des règles de concurrence de l'Union, ou une astreinte de 5 % par jour de son chiffre d'affaires quotidien pour chaque jour de non-respect”.
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