Soutenue par Microsoft et OpenAI, Figure lève 675 millions de dollars pour son robot humanoïde
Les humanoïdes peuvent-ils révolutionner l'industrie ? C'est ce qu'espère Brett Adcock, fondateur et CEO de Figure. La start-up américaine développe des robots destinés à remplacer la main-d'œuvre humaine manquante sur des postes considérés à risque. Pour soutenir son développement, elle vient de lever 675 millions de dollars auprès de grandes entreprises technologiques.
Parmi les 9,5 millions d'emplois vacants aux Etats-Unis, 7 millions d'entre eux concernent des rôles essentiels dans les entrepôts, les transports et la vente au détail, d'après la Chambre du commerce des Etats-Unis. En prenant en compte le taux d'attrition, seulement 6 millions de personnes sont disponibles pour occuper ces postes. Partant de ce constat, Figure souhaite répondre à cette problématique par la mise à disposition de robots humanoïdes auprès des entreprises.
Pour soutenir ce développement, la start-up vient de confirmer la levée de 675 millions de dollars auprès d'investisseurs de renom. Parmi les 18 investisseurs, Align Ventures, Intel Capital, Microsoft, Nvidia, OpenAI (via son "Startup Fund"), Parkway Venture Capital ainsi que Jeff Bezos (via son fonds d'investissement Bezos Expeditions) ont notamment participé à ce tour de table en série B. Ce financement fait grimper la valorisation de la jeune pousse à 2,6 milliards de dollars.
Un premier robot présenté
En février 2024, la start-up a levé le voile sur certaines capacités de son robot baptisé "Figure 01". Il est notamment capable de faire du café uniquement à l'aide de réseaux neuronaux. "Il s'agit d'une coordination visuomotrice entièrement apprise, de bout en bout, qui établit une correspondance entre les images embarquées et les actions de bas niveau à 200 Hz", explique l'entreprise.
Concernant ses caractéristiques techniques, cet humanoïde de 1m70 et de 60 kg peut porter une charge allant jusqu'à 20 kg et se déplacer à une vitesse de 1,2 mètre par seconde. Ses mains permettent d'ouvrir des portes et d'utiliser des outils et ses bras et jambes peuvent monter des escaliers, de soulever des caisses...
En proposant ces robots humanoïdes à usage général capables de travailler dans différents environnements où sont également présents des humains et d'effectuer diverses tâches, allant des entrepôts à la vente au détail, Figure veut se démarquer d'autres sociétés de robotique telles que Boston Dynamics et Amazon Robotics.
Accélérer la mise sur le marché de ses robots
Fort de cet investissement, Figure compte accélérer le calendrier de mise sur le marché des robots humanoïdes. Le financement sera notamment utilisé pour la fabrication et le déploiement de ses robots. La jeune pousse californienne compte par ailleurs augmenter ses effectifs d'ingénierie sur son site de Sunnyvale en Californie pour respecter son agenda pour le moins chargé. A date, la start-up compte 80 employés.
A terme, Brett Adcock, fondateur et CEO de Figure, explique que "ces robots peuvent éliminer le besoin d’emplois dangereux et indésirables". Et la question du coût qu'engendre l'achat de ce type de robot pour les entreprises ne semble pas être un problème comme l'affirme le CEO : "à des rythmes de fabrication en volume élevés, je suis optimiste que le coût unitaire parviendra à des niveaux abordables".
Un partenariat avec OpenAI et Microsoft
En outre, OpenAI et Figure ont signé un accord de collaboration pour développer des modèles d'IA génératives pour les robots humanoïdes. Il vise à soutenir les efforts de la start-up en améliorant les capacités des robots humanoïdes à traiter et à raisonner à partir du langage. "Construire un système d’IA permettant à nos humanoïdes d’effectuer les tâches quotidiennes de manière autonome est sans doute l’un des problèmes les plus difficiles auxquels nous sommes confrontés à long terme. Nous abordons ce problème en créant des agents dédiés intelligents capables d’interagir avec des environnements réels complexes et non structurés", indique Brett Adcock.
L'objectif étant de rendre plus naturel la communication entre le robot et les humains dans des environnements variés comme des entrepôts, des centres de distribution ou des usines. Un humain pourra donc commander quelque chose au robot qui, via le langage naturel, pourra assimiler cette demande et la traiter.
Figure s'appuiera par ailleurs sur les solutions de Microsoft, également partenaire, et plus particulièrement sur Azure pour l'infrastructure, l'entraînement et le stockage des algorithmes.
Un contrat décroché auprès de BMW
La jeune pousse a confirmé plus tôt cette année sa capacité à passer à l'échelle avec un premier contrat décroché auprès de BMW. Il est prévu qu'à la suite d'une première phase d'identification des différents cas d'usage, les robots Figure commenceront leur déploiement dans l'usine de fabrication BMW à Spartanburg, en Caroline du Sud. La date du lancement de ce projet n'a pas été précisée par les partenaires.
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