16 patrons européens du web inquiets par la fiscalité sur les Gafa
Pour créer une taxe européenne sur les Gafa, il fallait déjà arriver à une position commune des états de l'UE. Maintenant, il va aussi falloir convaincre les entreprises européennes du numérique qui s'opposent à ce projet soutenu par l'exécutif français.
C'est un rebondissement auquel ne devait pas s'attendre le ministre de l'Economie français, Bruno Lemaire. Ce dernier est à la pointe du projet de taxation des géants du numérique à hauteur de 3 % d'une partie de leurs activités (notamment la publicité). Pour cela, depuis plusieurs mois, il essaie de convaincre ses alter ego de l'Union européenne, car la mesure devrait être continentale pour être efficace. Cette taxe serait transitoire en attendant un accord dans le cadre de l'OCDE. Mais cela ne suffit pas pour obtenir l'unanimité pour l'instant : certains pays sont réservés, comme l'Irlande ou encore l'Allemagne.
Affaiblir l'Europe en taxant les Etats-Unis
Cette fois-ci, ce sont des dirigeants d'entreprises européennes du numérique qui ont décidé de protester. Seize d'entre-eux ont écrit aux ministres des Finances de 28 pays pour leur demander d'abandonner ce projet via une lettre ouverte rendue publique le 30 octobre 2018. Parmi les signataires, on trouve Spotify, Booking.com, Takeway.com, Zalando ou encore Supercell, eDreams et Rovio.
Si la taxe vise les géants des Etats-Unis, les signataires s'inquiètent des répercussions qu'aurait un tel texte sur leur propre activité. Ils estiment qu'elle affaiblirait l'écosystème européen. Les patrons européens du numérique craignent-ils des représailles de l'administration Trump, qui ne seraient guère étonnantes dans le contexte actuel ? Cela viendrait alors limiter leur développement international.
On n'est guère éclairé par les formules floues employées dans cette lettre. Les chefs d'entreprises se disent ainsi prêts à "contribuer à la réforme des principes fiscaux internationaux afin de garantir une fiscalité équitable dans une économie mondiale numérisé". La prochaine réunion des ministres européens concernés est prévue mardi 6 novembre 2018.
Les anglais tirent les premiers
Brexit oblige, le Royaume-Uni n'a pas ces préoccupations. Le ministre britannique des Finances, Philip Hammond, a déclaré lundi 29 octobre qu'une telle taxe serait mise en place à partir de 2020 outre-Manche. Si le projet va à son terme, les signataires de la lettre ouverte ne pourront pas se réfugier au Royaume-Uni.
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