Hacking 2017 : et si l'on parlait de numérique dans la campagne présidentielle ?
France Digitale, l'ACSEL, Croissance plus et le Syntec numérique : ces quatre associations d'entrepreneurs et investisseurs français du numérique se sont fédérées à Paris ce 28 mars pour appeler les candidats à la Présidentielle 2017 à s'emparer des sujets numériques. Et pas seulement au niveau économique. Un appel relayé dès ce 29 mars par une campagne d'affichage.
Sylvain Arnulf
Mis à jour
31 mars 2017
Et si on parlait de numérique dans cette campagne présidentielle ? C'est l'appel lancé le 28 mars 2017 par quatre associations du secteur, France Digitale, l'ACSEL, Croissance plus et le Syntec numérique. Un "meeting" commun était organisé au Théâtre des variétés, à Paris. De nombreux entrepreneurs et investisseurs ont pris la parole pour défendre leur vision d'un programme "digital ready" en 2017. Mais les organisateurs ne sont pas parvenus pour autant à définir des propositions communes....
Chacun association a bâti sa plate-forme de revendications. France Digitale, après avoir consulté les entrepreneurs dans huit villes en France et à l'étranger pendant un an, a mis au point un "Manifeste des start-up" décliné en 16 propositions. Elle interpellera les candidats par le biais d'une campagne d'affichage dès ce 29 mars 2016. Le Syntec a produit quatre cahiers de propositions sur l'industrie du futur, la ville, la santé et l'information. Croissance Plus avance pas moins de 70 propositions, tandis que L'ACSEL a établi un "podium numérique" des candidats à la présidentielle.
"on s'est senti à nouveau pigeons"
Si ces associations peuvent avoir des subtiles différences sur les mesures à mettre en œuvre, elles s'accordent sur un point : le numérique est le grand absent de la campagne 2017. "La montée du populisme, du clientélisme, du protectionnisme nous inquiète", résume Olivier Mathiot, co-président de France Digitale. "On veut remettre le numérique au centre des débats". Et pas par le prisme de la peur qu'inspire la transformation numérique. "On veut des candidats doués d'une vision, qui peuvent regarder le futur avec confiance". "On s'est senti à nouveau Pigeons il y a quelques semaines en voyant la tournure de la campagne, loin des sujets d'avenir", confie l'investisseur Jean-David Chamboredon. Le mouvement des "Pigeons" s'est en partie reformé, à l'occasion de cette campagne, pour réveiller les candidats sur les enjeux numériques.
le numérique oublié des débats télévisés
Benoit Thieulin, ancien président du Conseil national du numérique et fondateur de La Netscouade, a souligné qu'il existait un écart entre le programme des candidats et leurs prises de position publiques. "Les programmes contiennent des mesures intéressantes, mais on reste sur notre faim car dans les débats, on ne parle pas des sujets numériques", juge-t-il. "Et le numérique est encore considéré comme un secteur, pas comme un sujet transversal". Marie Ekeland, co-présidente de France Digitale et fondatrice du fonds Daphni, reconnaît que le niveau général des programmes est meilleur qu'en 2012. "Mais là où la société s'est emparée des outils numériques, les institutions et représentants politiques restent en retard. II manque une vraie vision politique. Le numérique est une opportunité pour sceller un nouveau pacte social et sociétal", estime-t-elle. Nicolas D'Hueppe, de Croissance Plus, réclame "au-delà des mots d'amour, des preuves d'amour"' Et de prévenir : "On jugera les actes."
Macron, le chouchou ?
Emmanuel Macron, seul candidat à répondre à l'invitation du collectif Hacking 2017 (François Fillon a annulé sa venue au dernier moment), en a eu, des mots d'amour, pour les entrepreneurs. Qui ont semble-t-il apprécié le discours du leader d'En Marche. Les autres candidats étaient représentés par des porte-paroles, qui ont surtout débattu autour des mesures fiscales pour encourager les start-up et l'innovation. Leurs chefs de file vont-ils entendre l'appel des entrepreneurs du numérique ? Ils ont encore un petit mois, et deux débats télévisés, pour s'engager sur ces sujets majeurs.
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