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Le rachat par Nokia valide le virage B2B de Withings
Acheter Withings, la bonne idée de Nokia pour se refaire une santé
Nokia veut s’offrir Withings pour explorer la santé connectée grand public.
Une experience comme savent en faire les pure player du numérique, sur un marché qui lui permet de pivoter hors du secteur télécoms.
Le finlandais fait aussi ainsi un choix d'industriel
Emmanuelle Delsol
Mais qu’allait-il donc faire dans cette galère ? Pourquoi, comme le jugent certains analystes américains, Nokia se paye-t-il un Fitbit de la santé ? D’autant que le finlandais est au tout début de la digestion du gros morceau Alcatel-Lucent avalé il y a tout juste un an. Et que Withings n’est pas au mieux de sa forme.
Le français intégrera en fait Nokia Technologies, une petite entité de R&D de 800 personnes. Une sorte de Google X, en moins secret. "Cette division créée il y a deux ans, explique Robert Morlino, porte-parole de Nokia Technologies, incube des projets innovants, au-delà de notre métier d’équipementier télécoms." Et au sein de Nokia Technologies, les 200 employés de Withings rejoindront l’équipe de 100 ingénieurs qui travaillaient déjà sur le "digital healthcare", la santé connectée, chez le finlandais.
Back to the grand public
De façon surprenante, d’ailleurs, pour expliquer l’opération qu’il envisage, Nokia met en avant son expertise historique de producteur sur un marché de masse. Pourtant, depuis la vente de ses smartphones à Microsoft, et le rachat d’Alcatel-Lucent il y a un an, le finlandais fait davantage figure d’industriel purement B2B. Mais il achète bel et bien Withings pour accélérer le mouvement sur le marché de la santé connectée, grand public. "Nous avions nos propres projets sur ces sujets au sein de Nokia Technologies, confirme Robert Morlino. Mais il fallait aller beaucoup plus vite et cela explique l’opération. Et nous avons les deux mêmes cibles qu’eux : la prévention et le soin au patient." Un coup d’accélérateur qui ne devrait, qui plus est, coûter que 170 millions d’euros.
Reste que, parmi les centaines de start-up du secteur, Nokia a aussi choisi le français pour sa compétence technique sur les capteurs, sur l’électronique et sur la production de petits devices, qu’il estime complémentaires à sa connaissance d’un marché de masse. Le profil industriel de Withings - à une échelle certes moindre que Nokia - n’a sans doute pas non plus échappé à l’équipementier.
L’industriel de l’IoT
Sous l’influence de son fondateur Eric Carreel, Withings a réfléchi à un nouveau modèle pour le secteur de l’Internet des objets, en prenant en compte le besoin d’appliquer l’agilité du numérique à une activité industrielle de fabricant de matériel. L’entreprise a raccourci les délais entre l’idée et la mise sur le marché en rapprochant le plus possible l’ensemble des processus (R&D, conception, design, fabrication, distribution...).
Nokia n’achète pas Withings seulement pour ses balances, montres et tensiomètres. Pour accélérer son arrivée sur ce nouveau marché, il absorbe une expertise industrielle, une expertise technologique tournée vers le très demandeur secteur de la santé, une expertise du modèle très spécifique des objets connectés. Et il fait le choix de retourner sur le marché du grand public en tant qu’industriel.
Pivoter pour échapper à la déprime
Cette acquisition est aussi, et surtout, un nouvel exemple des efforts que déploient les "historiques" des télécoms dans la tourmente. De façon générale, le secteur est à la peine. Et dans ce contexte plus que morose, les équipementiers sont en première ligne.
Il leur faut réduire les coûts, mais surtout pivoter pour trouver de nouvelles sources de revenus ailleurs que chez les opérateurs, souvent exsangues. Chacun sa méthode. Le numéro deux mondial, Ericsson, a choisi de cibler les medias, un tout nouveau secteur en dehors des opérateurs télécoms, en créant une business unit dédiée, depuis la R&D jusqu’à la vente. Nokia, petit numéro 3, a choisi d’explorer plusieurs nouvelles pistes au sein de Nokia Technologies. La santé connectée en fait partie, tout comme l’Internet des objets pour les medias,d’ailleurs.
Le finlandais avait déjà fait des incursions dans le domaine de l’Internet des objets. Mais jusqu’ici, il faisait surtout, sur ce secteur aussi, son travail d’équipementier. En travaillant sur les nouvelles technologies de réseau, mobile en particulier, peaufinées pour les objets connectés. Avec l’entité rejointe par Withings, il disposerait presque d’une chaine IoT de bout en bout. D’autant que, comme ne manque d’ailleurs pas d’ajouter le porte-parole de Nokia Technologies, "nous sommes aussi très actifs sur l’analyse des données massives qui proviennent de ces objets connectés". Un enjeu sur lequel les équipementiers vont à coup sûr batailler. Décidément, ils ne vont bientôt plus avoir d’équipementiers que le nom...
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