Amazon investit 230 millions de dollars supplémentaires en crédits cloud pour les start-up d’IA
Dans le cadre de sa politique de soutien aux start-up d’IA générative, Amazon alloue déjà un budget d’un milliard de dollars annuels sous forme de crédits cloud AWS. Une offre alléchante pour de nombreuses start-up naissantes, mais qui peut s’avérer handicapante par la suite si elles souhaitent changer de fournisseur.
Amazon a déclaré ce 13 juin investir 230 millions de dollars supplémentaires sous forme de crédits Amazon Web Services (AWS) à destination de start-up d’intelligence artificielle. Le groupe affirme allouer un budget d’un milliard de dollars annuels sous forme de crédit cloud à destination des start-up, dans le cadre d’un soutien plus large aux start-ups d’IA générative.
Un accès gratuit à la puissance de calcul, aux modèles d’IA et à l’infrastructure cloud
Les crédits cloud permettent aux start-up de bénéficier des services d’un fournisseur de cloud soit gratuitement, soit à tarif préférentiel, pendant une période déterminée. En échange, ces start-up s’engagent à se baser exclusivement sur le fournisseur en question. En l’espèce, les crédits cloud AWS offriront aux start-up d’IA générative en early-stage un accès gratuit à la puissance de calcul, à différents modèles d’IA et à l’infrastructure cloud d’AWS. Une partie de l’investissement sous forme de crédits permettra également de soutenir 80 entreprises early-stage dans le monde via le programme AWS Generative AI Accelerator.
“Lorsque [les start-up] auront réussi leur coup, elles seront en mesure de doubler la mise et de passer à l’échelle avec sécurité, responsabilité et cohérence”, affirme Matt Wood, vice-président des produits d’IA chez AWS. Un accord en principe gagnant-gagnant, permettant aux start-up de se développer rapidement en évitant de faire face à des coûts exponentiels, et aux hyperscalers de gagner des parts de marché. Microsoft Azure octroie aussi des crédits cloud pour les modèles d’OpenAI, de même que Google pour plus de 130 modèles sur sa plateforme Vertex AI.
Une pratique devant faire l’objet d’une “attention particulière”
Or pour les start-up, cette pratique n’est pas si avantageuse qu’il n’y paraît. Le principal risque est qu’elles se retrouvent, à la fin de la période de gratuité ou de tarif préférentiel, “piégées” par l’hyperscaler, les contraignant à rester chez ce dernier. Un verrouillage qui peut s’expliquer par le manque de temps de la start-up mais aussi par le manque de moyens pour changer de technologie.
Dans un avis rendu en juin 2023, l’Autorité de la concurrence considérait que les crédits cloud devaient faire l’objet d’une “attention particulière”. “Les montants proposés parfois élevés (jusqu’à 200 000 dollars sur deux ans), le vaste écosystème d’entreprises qu’elles concernent et leur durée de validité les distinguent significativement des essais gratuits (…) soulèvent des doutes quant à la capacité de tous les fournisseurs de services cloud à les proposer de manière rentable”, précisait l’autorité.
Avec l’adoption en avril de la loi visant à sécuriser et réguler l’espace numérique (SREN), le contrôle sur les crédits cloud en France a été sérieusement renforcé. Désormais, la période d’accompagnement est plafonnée à un an, y compris en cas de renouvellement, et l’octroi de crédits cloud “ne peut être assorti d’une condition d’exclusivité”.
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