Cruise licencie une partie de ses employés suite à l'arrêt complet de ses opérations
Cruise annonce des licenciements au sein du personnel chargé de soutenir l'exploitation de ses robot-taxis. Rien d’étonnant vu la période compliquée que traverse le géant de la mobilité autonome : un accident grave, la suspension de toutes ses opérations aux Etats-Unis, des révélations alarmantes sur sa technologie et ses coûts de fonctionnement, l’arrêt de la production de sa future navette par GM…
C’était annoncé. Cruise, la division de General Motors (GM) dédiée à la conduite autonome a confirmé, le 9 novembre 2023, qu’elle congédiait une partie des personnes qui travaillaient sur son service de taxis autonomes, sans préciser combien. La nouvelle semble plutôt logique compte tenu de l'immobilisation totale de sa flotte depuis fin octobre.
Des suppressions d’emploi inévitables
Les personnes concernées sont celles qui nettoyaient, rechargeaient et entretenaient les véhicules ainsi que les employés du service client. La division de GM précise qu’il s’agissait de travailleurs contractuels engagés par l'intermédiaire de fournisseurs tiers et d'agences d’intérim, et non directement employés par Cruise. Elle avait d’ailleurs certainement choisi cette façon d’employer en anticipant ces éventuels déboires afin de minimiser les implications financières pour l’entreprise.
La société avait déjà été rappelée à l’ordre pour des incidents après l’expansion en août de son service de robot-taxis à San Francisco, mais c’est l’accident du 2 octobre qui est le point de départ de la crise que l’entreprise traverse aujourd’hui et qui semblait devoir irrémédiablement se poursuivre avec des licenciements.
Des défaillances technologiques
Pour rappel, un chauffard a percuté une piétonne qui s’est retrouvé sous les roues d’un robot taxis Cruise. Au lieu de se stopper net, celui-ci l'a écrasée, s'est brièvement arrêté, puis l'a traînée sur une vingtaine de mètres pour aller se ranger sur le trottoir, lui infligeant de graves blessures. Cruise s’est alors vu retirer son autorisation de circulation dans la ville de San Francisco, son principal terrain d'expérimentation, et la division de GM a suspendu d’elle-même l'ensemble de ses opérations aux Etats-Unis.
Quelques jours après, la société a été forcée de rappeler 950 véhicules, reconnaissant les failles au niveau de la détection des collisions dans le logiciel qui ont causé l’accident grave : le système actuel peut pousser la voiture à se ranger hors de la circulation après une collision au lieu de rester immobile. GM a de son côté décidé d'arrêter la production de son véhicule autonome nouvelle génération, et pour couronner le tout, des révélations désastreuses sur le taux d'intervention des opérateurs et sur les coûts de fonctionnement de ses véhicules ont été publiées.
Un modèle insoutenable
Les licenciements de Cruise, et ceux survenus chez son concurrent Waymo (la division de Google) en janvier dernier, qui concernaient pas moins de 12 000 personnes, accentuent les doutes sur la viabilité de l'ensemble du secteur des robot-taxis.
Ces entreprises supportent de lourdes charges : le développement, les nombreux salariés nécessaires au fonctionnement d’une flotte de véhicules autonomes et au traitement des données qui alimentent les modèles d’apprentissage automatique du système de conduite mais aussi les coûts de réparation liés aux dommages provoqués par les incidents et accidents, et elles ne génèrent pas assez de revenus pour couvrir ces dépenses.
Cruise a affirmé qu'il continuait à exploiter un service limité avec des conducteurs humains, tout en poursuivant le développement et les tests de son service sans conducteur dans l'espoir de regagner la confiance du public et des régulateurs.
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