Fourthline lève 50 millions d'euros pour automatiser la détection des fraudes financières
La regtech néerlandaise Fourthline obtient 50 millions d'euros pour continuer de développer sa technologie d’automatisation de la vérification des clients et de lutte contre les fraudes financières, principalement destinée aux banques et aux fintech.
Fourthline est une start-up néerlandaise de la regtech qui automatise la vérification de la conformité des clients grâce à l’IA pour les prestataires de services financiers. Le 3 mars 2023, elle a annoncé avoir levé 50 millions d’euros auprès du fonds d’investissement britannico-néerlandais Finch Capital (qui avait mené le précédent tour de table) et d’investisseurs institutionnels dont les noms n’ont pas été révélés.
Ces capitaux lui permettront de continuer à développer sa technologie et d'accélérer son déploiement commercial. L’entreprise compte ainsi "devenir la plateforme incontestée de la conformité pour les institutions règlementées en Europe".
Une suite technologique alimentée par l’IA dédiée aux process KYC et AML
La criminalité financière prolifère et devient de plus en plus sophistiquée, provenant d'humains mais décuplée par les nouvelles capacités d'automatisation logicielles. Ces dernières ne seraient-elles pas à la fois le problème et la solution ? C’est en tout cas sur ce postulat qu’a été créée Fourthline en 2013 à Amsterdam.
La start-up a décidé de s’attaquer à la numérisation de la conformité règlementaire grâce à des techniques d'intelligence artificielle : vision par ordinateur et analyse des données pour détecter les tentatives de fraudes. Développée en cinq ans, son lancement commercial n’a démarré qu’en 2018.
Depuis, la start-up vend aux banques, assurances, fintechs ou encore marketplaces une suite de produits technologiques permettant de réaliser de manière automatique et conforme aux exigences locales, les procédures KYC (Know your consumer) et AML (Anti-Money Laundering) : vérification de l’identité des clients et prévention contre le blanchiment de capitaux.
60% des fraudes évitées
Cela passe par l'examen des documents d'identité, l'analyse des données biométriques, l’inspection des dossiers relatifs au lieu de résidence, la vérification de la correspondance des noms avec les listes de sanctions internationales, l’utilisation de son propre modèle OCR (reconnaissance optique de caractères) pour la zone des numéros et d’un autre pour la zone visuelle afin de vérifier s’il y a eu manipulation… Le tout réuni sur une plateforme technologique unique.
Fourthline affirme que son service permet d'identifier et d’éviter 60% de fraudes avec un taux de précision de 99,98 %. L’entreprise connaît depuis cinq ans une croissance annuelle de 80% et contrôlerait "des millions de consommateurs chaque année". Elle compte parmi ses clients des entreprises comme N26, Qonto, Western Union ou encore Wish et emploie 270 personnes entre les Pays-Bas, la France, l'Espagne et le Royaume-Uni.
Technologie propriétaire et perspectives rationnelles
Son succès, la start-up le doit à sa technologie propriétaire, conçue en interne par ses propres ingénieurs alors que beaucoup de ses concurrents s’appuient selon elle sur des technologies construites par des tiers puis personnalisées. Elle y a investi du temps (plusieurs années) et de l’argent, mais utiliser ses propres ensembles de données facilite le contrôle et l’actualisation de la plateforme et permet de réaliser de meilleures marges.
L’entreprise mise également sur une croissance ciblée. Alors que sa technologie pourrait intéresser de nombreux autres secteurs et être commercialisée sur d’autres zones géographiques, elle préfère rester concentrée, en tout cas pour l'heure, sur le secteur financier et sur l’Europe.
D'autres entreprises proposent le même type de service telle que la jeune pousse française Dotfile, qui a annoncé le 7 février 2023 une levée de fonds en seed de 2,5 millions d’euros. Mais l'ancienneté de Fourthline pourrait lui donner un gros avantage sur le Vieux continent.
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