HTC annonce Vive Flow, des "lunettes immersives" grand public

HTC espère créer une nouvelle catégorie sur le marché de la réalité virtuelle avec le Vive Flow, un appareil compact et léger qui se destine à une cible grand public "casual". Ses usages : visionnage de vidéos en mode "cinéma virtuel", applications de relaxation et voyage virtuel, et petits jeux simples. Le tout pour la modique somme de... 549 euros.

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HTC annonce Vive Flow, des

HTC annonce un nouveau casque de réalité virtuelle ce 14 octobre : le Vive Flow. Ou plutôt une paire de lunettes immersives, comme préfère le décrire l'entreprise. L'appareil est en effet conçu pour être le plus compact et léger possible, avec un design se rapprochant d'un masque de ski. Il correspond au projet Proton dont HTC avait parlé début 2020.

Tout cela n'est évidemment pas une surprise, la plupart des informations concernant le produit ayant fuité au cours de la semaine passée.

Destiné au grand public, pas aux gamers
Le Vive Flow n'est destiné ni aux professionnels, ni aux gamers. HTC le voit comme un produit "lifestyle" pour le grand public, dont l'usage principal est un mélange d'applications de relaxation (comme TRIPP ou MyndVR), de petits jeux "passe-temps", et surtout de consommation de média type Netflix ou Disney+ en mode "home cinema virtuel".

Pour avoir accès à ces contenus, l'astuce de HTC consiste à connecter le casque à un smartphone en Wi-Fi Direct et d'y exécuter n'importe quelle application, soit par Miracast pour les contenus non protégés, soit par RTPM lorsqu'un DRM est présent.


Nous avons pu tester Netflix lors d'une présentation produit. L'interface était relativement basique mais efficace. Nous avons noté des saccades et ralentissements lors de la lecture vidéo, choses que n'ont pas remarquées nos confrères et qui demanderont un approfondissement lors d'un test en bonne et due forme. Seules quelques applications VR était disponibles lors de notre prise en main, principalement liées au bien-être (yoga, potterie, exercices de respiration...). Elles sont du niveau de ce qu'on peut attendre d'un appareil aux performances limitées (réminescentes de l'écosystème GearVR). Elles sont accessibles via la boutique Viveport de HTC.

Un écran LCD de 1600 x 1600 par œil à 75 Hz
Du côté des caractéristiques techniques, on trouve un écran LCD avec une résolution de 1600 x 1600 pixels par œil. Sa fréquence de rafraîchissement est de 75 Hz, et le champ de vision est de 100°. Pour rendre l'appareil le plus compact et léger possible, HTC a fait le choix de lentilles dites "pancake", qui offrent une netteté très satisfaisante.

Le son est fourni par deux haut-parleurs dans les branches de l'appareil, mais il est aussi possible d'y connecter des écouteurs sans fil via Bluetooth. Pas de port 3,5 mm au menu. Deux caméras situées à l'avant permettent une gestion des déplacements dans l'espace (6DoF). Mise à jour : D'après Alvin Wang Graylin, dirigeant de HTC en Chine, et contrairement aux informations initiales que nous avions reçu, une fonctionnalité basique de réalité augmentée par passthrough (en noir et blanc et sans correction visuelle) est possible en appuyant deux fois sur le bouton on/off du Vive Flow.


Ultra compact et léger, même si on reste loin d'une paire de lunettes
Le Vive Flow est plus compact qu'un casque classique, c'est vrai, mais pas encore suffisamment. Si, lors de la démonstration du produit qui nous a été faite en amont du lancement, l'entreprise s'est plu à comparer l'appareil à une simple paire de lunettes de soleil, il ne fait pas vraiment illusion. Un peu de réalisme à ce niveau serait le bienvenu.

En revanche le fait que les branches soient pliables facilite réellement le transport, et l'absence de sangle passant sur le dessus de la tête ou d'attache à l'arrière du crâne est bien pratique pour les chevelures volumineuses. Rien à redire sur le poids non plus : à 189 grammes (contre 503 grammes pour l'Oculus Quest 2), le Vive Flow est tellement léger qu'il tient sans peine sur le visage et n'appuie pas dessus, malgré un maintien assuré par de simples branches de lunettes.

Pas de place pour les lunettes
Conséquence de la compacité du casque : pas de place pour des lunettes de vue. Pour pallier ce problème, HTC a directement intégré une correction de la myopie à l'appareil, qui va de 0 à -6 dioptries. Une première dans le milieu et qui est admirable. Cependant, seule la myopie est adressée. Astigmates et hypermétropes peuvent passer leur chemin. Or, de nombreux myopes sont aussi astigmates... La seule solution pour les gens dans ce cas est de porter des lentilles de contact, ce qui n'est pas un choix pour tout le monde. Au passage, le réglage de l'écart interpupillaire n'est pas possible non plus, ce qui est regrettable.

Nécessite une batterie externe
L'un des secrets du poids plume du Vive Flow est le fait que l'appareil n'a qu'une toute petite batterie interne qui ne sert qu'à éviter qu'il se coupe lorsqu'on le déconnecte d'une batterie externe pour le passer à une autre. Un smartphone peut être utilisé à cette fin, de même qu'une batterie dédiée.

Malgré la connexion filaire au smartphone pour en utiliser la batterie ainsi que son utilisation comme contrôleur et pour streamer des applications, le Vive Flow ne tire pas partie des capacités de calcul du téléphone. Il faut dire que ce type de calcul partagé entre deux System-on-a-Chip (SoC) est aujourd'hui encore très difficile à réaliser, et ce d'autant plus qu'il existe de très nombreux modèles de puces mobiles différentes.

Pour être bien clair donc : la connexion avec le smartphone ne sert que pour la batterie (avec un câble), pour remplacer un contrôleur (par Bluetooth), et pour streamer du contenu depuis des applications Android classiques (par Wi-Fi). Il est d'ailleurs recommandé d'utiliser une batterie externe à la place du téléphone pour éviter de drainer ses propres réserves d'énergie. D'après un représentant de HTC, un smartphone pourra alimenter le Vive Flow pendant deux heures en moyenne s'il est chargé à 100%, tandis qu'une batterie de 10 000 mAh lui permettra de tenir quatre à cinq heures.


Le smartphone fait office de contrôleur 3DOF
Contrairement à ce qu'annonçaient certaines rumeurs, le Vive Flow ne gère pas les interactions par suivi des mouvements des mains. La seule méthode d'interaction possible se fait à l'aide d'un smartphone par le biais d'une connexion Bluetooth. Le téléphone se comporte alors comme un contrôleur 3DoF (qui ne gère pas les déplacements dans l'espace, uniquement les rotations, en mode "pointeur laser") équivalent à celui du premier Vive Focus.

L'écran du smartphone remplace les boutons. Une pression avec les deux pouces fait office de recalibrage, une pression vers le haut de l'écran sert de bouton menu, et la gauche et la droite servent de "clic" standard. Ce fonctionnement signifie que l'écran du smartphone doit rester allumé, mais sa luminosité est baissée pour éviter de trop ponctionner la batterie.

Un ventilateur intégré au casque permet d'obtenir de meilleures performances tout en évitant qu'il ne chauffe de façon désagréable pour l'utilisateur. HTC ne souhaite pas communiquer officiellement sur la puce qui équipe le Vive Flow, mais nous tenons néanmoins à préciser que sa puissance de calcul est équivalente à celle du premier Vive Focus. On est donc loin de ce que propose l'Oculus Quest 2 ou le Vive Focus 3. Il dispose autrement de 4 Go de RAM et de 64 Go de stockage interne non extensible.


Tous les smartphones ne sont pas compatibles
A noter, concernant les smartphones, que tous les types de SoC ne sont pas gérés. Les modèles haut et moyenne gamme de Qualcomm et Mediatek sont pris en charge, mais les puces Exynos de Samsung (qui équipent la totalité des Galaxy S en France) ne sont "pas recommandées" pour le moment, même si HTC indique que le Vive Flow peut fonctionner avec. Il faut donc bien faire attention au téléphone dont on est équipé pour éviter les mauvaises surprises. HTC doit publier sous peu une liste complète des puces recommandées. Et les iPhones dans tout ça ? Ils ne sont pas pris en charge. Le Vive Flow ne fonctionne pas avec les produits Apple.

Le Vive Flow sera proposé en France au prix de 549 euros. Il sera disponible à la précommande dès le 15 octobre et les premières expéditions auront lieu courant novembre. Un nouvel abonnement spécial Viveport Infinity de 5,99 euros par mois accompagnera la sortie de l'appareil. Deux mois d'abonnement seront offerts à l'achat, et l'appareil est livré avec une poche de transport. Un boîtier rigide en forme de thermos est vendu séparément.

Quelle place sur le marché ?
Le Vive Flow est au final un appareil au positionnement étrange. Pas vraiment standalone, pas vraiment sans fil, il ne cherche pas à se placer en compétiteur de l'Oculus Quest 2, leader du marché, mais souffre par défaut de la comparaison avec lui de par son prix de 549 euros, contre 349 euros pour le casque de Facebook.

Or si le Quest 2 est certes plus lourd et beaucoup moins compact, il dispose d'une résolution plus élevée de 1832 x 1920 pixels par œil avec une fréquence de rafraîchissement à 90 Hz et pouvant monter jusqu'à 120 Hz dans certaines applications. Il a également accès à des applications beaucoup plus ambitieuses, qui sont certes en majorité des jeux, mais aussi des expériences sociale ou de travail collaboratif... et de relaxation et bien-être. Le tout pour beaucoup moins cher.

Au final, le Vive Flow semble plus être positionné sur le segment de marché de l'Oculus Go, le casque d'entrée de gamme de Facebook sorti en 2018 et dont la commercialisation a cessé en juin 2020. A ceci près que l'Oculus Go étant vendu 219 euros, avait son propre contrôleur dédié, et disposait d'un parc applicatif conséquent. C'est de cette manière qu'il avait réussi à l'époque à enterrer les velléités de HTC (avec le Vive Focus) et de Google (au travers du Lenovo Mirage Solo) sur le marché grand public en Occident. En cette fin 2021, le Vive Flow pourra-t-il se faire une place sur le marché en coûtant plus du double ? Rien n'est moins sûr.

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