Les artistes se mobilisent contre l'utilisation de leurs œuvres pour l'entraînement de modèles d'IA
Des milliers d'artistes se mobilisent contre l'utilisation sans licence d'oeuvres auxquelles ils ont contribué par les entreprises technologiques qui cherchent à tout prix des données pour alimenter leurs modèles d'intelligence artificielle. Une bataille qui pourrait s'avérer longue et semée d'embûches.
Ils sont désormais 13 500 artistes à avoir signé la pétition. Musiciens, compositeurs, écrivains, chefs d'orchestre, actrices, romanciers, poètes, photographe, peintre, dramaturge, autant de métiers qui sont aujourd'hui concernés par la démocratisation de l'intelligence artificielle générative et son intégration dans tous les secteurs.
La raison de cette mobilisation ? Se défendre contre l'utilisation à tout va des œuvres de chacun. "L’utilisation sans licence d’œuvres créatives pour l'entraînement d’une IA générative constitue une menace majeure et injuste pour les moyens de subsistance des personnes à l’origine de ces œuvres, et ne doit pas être autorisée", avertissent les signataires dans une déclaration commune.
Parmi les signataires se trouvent notamment l'écrivain Harlan Coben, l'actrice Julianne Moore, l'acteur et producteur américain Kevin Bacon, le membre du groupe ABBA Björn Ulvaeus, le leader de Radiohead Thom Yorke, le prix Nobel de littérature Kazuo Ishiguro ou encore l'actrice Kate McKinnon. Plusieurs organisations représentant les différents métiers se sont également joint à cette mobilisation, incluant CFDT-Journalistes, Sony Music Group, Universal Music Group, Warner Music Group.
Les affaires de violation de droit d'auteur se multiplient
Le lancement de cette pétition intervient dans un contexte particulier : d'un côté les entreprises se lancent à pleine vitesse dans l'intégration de l'IA, de l'autre les Etats et régulateurs cherchent à mieux encadrer le développement de cette technologie. Plus tôt cette année, l'Etat du Tennessee aux Etats-Unis s'est attaqué à l'IA générative et à son impact sur l'industrie musicale. Le gouverneur de l'Etat a ainsi signé une loi visant à protéger les artistes contre toute utilisation non autorisée de leurs créations par cette technologie.
Les affaires se multiplient par ailleurs. En mai, huit journaux américains, dont le Chicago Tribune, ont décidé de poursuivre en justice OpenAI et son principal investisseur, Microsoft. Ils accusent les deux sociétés d’avoir volé des millions d’articles de presse protégés par le droit d’auteur, dans le but d’entraîner leurs agents conversationnels ChatGPT et Copilot.
Suno et Udio, deux entreprises spécialisées dans la production de musique par IA générative, en ont également fait les frais récemment. Elles se sont retrouvées face aux mastodontes du secteur Sony Music, Universal Music Group et Warner Records, qui ont, par le biais de la Recording Industry Association of America, déposé deux plaintes contre ces start-up pour violation du droit d'auteur. Une affaire qui pourrait coûter cher : jusqu'à 150 000 dollars par chanson copiée.
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