Uber aurait espionné son rival Lyft via un programme secret, "Hell"

Pas une semaine ou presque sans une révélation sur les pratiques contestables d'Uber. Une enquête du site The Information révèle que géant des VTC aurait infiltré le système informatique de son concurrent Lyft pour connaître en temps réel l'activité de ses chauffeurs… et mieux les débaucher.

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Uber aurait espionné son rival Lyft via un programme secret,

Accusations de harcèlement sexuel, de violation de brevet, accident d'un prototype de véhicule autonome, participation du fondateur au comité de transition de Donald Trump, vidéo embarrassante de ce même PDG… Les dossiers embarrassants s'accumulent sur le bureau du patron du géant américain des VTC Uber. Dernier épisode en date de ce feuilleton digne de la campagne présidentielle française : une enquête du magazine en ligne The Information qui révèle l'utilisation d'un nouveau logiciel espion par Uber. Cette fois-ci, Uber n'espionnerait pas ses propres chauffeurs et clients (par le biais de l'application "God View") mais les conducteurs travaillant avec son rival Lyft.

Chauffeurs fantômes et bonus savament distillés

The Information décrit un système d'espionnage industriel particulièrement sophistiqué qui aurait été mis en place entre 2014 et début 2016. Ce programme, baptisé "Hell" (en référence à un autre logiciel interne controversé, le "God View"), s'appuierait sur la création de profils de chauffeurs fantômes sur l'application Lyft. Ces faux comptes étaient placés à des positions stratégiques dans les villes ciblées, ce qui permattait aux équipes d'Uber de connaître, par extension, l'emplacement de la flotte de véhicules Lyft en temps réel. Uber aurait également pu idenfier les chauffeurs utilisant plusieurs applications, pour mieux les convaincre (via de juteux bonus) de privilégier l'usage d'Uber.

Selon The Information, l'existence du programme "Hell" ("enfer" en français) ne serait connue que de quelques cadres haut placés d'Uber et d'une poignée de data-scientists. Il va sans dire que si la justice américaine ouvre une enquête et que la réalité de ce programme d'espionnage est démontrée, Uber risque de très gros ennuis. la société n'a pas encore réagi officiellement à cette enquête, tandis que Lyft juge ces révélations "préoccupantes" – tout en attendant que les faits soient avérés.

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