
[Mise à jour – 12/08 – 15h00 ] : La course à l'armement et la guerre de communication bat son plein entre Facebook et Eyeo, l'éditeur d'Adblock Plus. Ce 11 août dans l'après-midi heure française, l'allemand annonçait que sa communauté avait déjà trouvé le moyen de bloquer à nouveau les pubs sur les murs des utilisateurs du réseau social.
Remember how @facebook blocked us 2 days ago? You can go ahead and forget about that https://t.co/yu4o36bR1W
— Adblock Plus (@AdblockPlus) 11 août 2016
9 heures plus tard, Facebook répondait par l'intermédiaire du magazine américain TechCrunch que ce bloqueur était néfaste puisqu'il faisait disparaitre également des publications d'utilisateurs et de pages, au-delà des pubs, mais surtout qu'une mise à jour était en passe d'être déployée dans le code du réseau social pour contourner ce nouveau bloqueur. L'escalade de la violence continue donc et Adblock Plus a beau avoir beaucoup de fantassins, Facebook dispose d'énormément de moyens.
Eyeo, l'éditeur allemand d'Adblock Plus, a immédiatement réagi à l'annonce de Facebook de ce 9 août qu'il va passer outre les bloqueurs de pub installés sur les navigateurs des utilisateurs du réseau social. Le président d'Eyeo, Tim Schumacher, a donné le ton sur Twitter en affirmant qu'il avait toute confiance en ses développeurs et sa communauté pour tuer à nouveau les publicités indésirables sur Facebook "en quelques jours."
I have full trust in our awesome @AdblockPlus devs and community to kill unwanted Facebook ads again... Within days!
— Tim Schumacher (@TimSchu) 9 août 2016
Un autre dirigeant de l'éditeur avait déjà qualifié cette annonce de Facebook de "décision malheureuse, qui fait prendre au réseau social un chemin obscur à l'encontre du choix de ses utilisateurs" dans un billet de blog.
Le bloqueur bloqué
Adblock Plus peut effectivement compter sur une large communauté de développeurs puisque le plugin bloqueur de pub est né d'un projet open source initié en 2006. L'éditeur Eyeo n'a lui été créé qu'en 2011 pour en accompagner le développement à grande échelle... Et recueillir d'importants financements en échange de passe-droits pour une poignée de VIPs. Mais difficile d'imaginer qu'aussi motivés soient-ils pour lutter contre les annonces indésirables, cette communauté puisse contrer le "bloqueur de bloqueurs" de Facebook.
En effet, si la technique de Facebook (rendre les contenus publicitaires indiscernables des contenus partagés par les utilisateurs d'un point de vue adresse et réseau) n'est théoriquement pas imparable, elle va sérieusement compliquer la tâche à un logiciel qui est somme toute assez basique. Surtout, même si Adblock Plus contourne la protection une première fois, l'entreprise de Mark Zuckerberg dispose de moyens considérables et n'a de cesse de démontrer sa suprématie technologique. Une fois sa stratégie décidée, elle pourra persister redoubler d'efforts jusqu'à ce qu'Eyeo jette l'éponge.
L'insurection sans effet
Reste la levée de bouclier, qui ira peut-être jusqu'à un appel au boycott... et plus d'un milliard de personnes continueront à aller sur Facebook tous les jours. En avril 2014, Facebook avait contraint les utilisateurs utilisant sa messagerie instantanée à télécharger une application dédiée : Messenger. Une décision impopulaire au possible qui avait vu se multiplier les commentaires scandalisés et les promesses de ne plus jamais mettre un œil sur une quelconque page en relation avec les activités du groupe de Menlo Park. Résultat, en 2015, dans le monde, les trois applis les plus téléchargées (Android et iOS confondus) étaient : Whatsapp (qui appartient à Facebook), Messenger et Facebook. Messenger est désormais utilisé par plus d'un milliard de personnes dans le monde chaque mois. Sacré boycott.
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