Ouf ! Larry Ellison, fondateur, directeur technique et président du conseil d’administration d’Oracle, est soulagé. Son offre de rachat de l’éditeur de logiciels de gestion NetSuite va pouvoir se concrétiser enfin ce 7 novembre 2016. Le groupe informatique américain, numéro un mondial des systèmes de gestion de base de données, a réussi à lever les obstacles à son opération. De quoi accélérer sa marche forcée vers le modèle de vente de logiciels dans le cloud.
Conflit d'interêt
En juillet 2016, Oracle a annoncé l’intention de racheter NetSuite pour 9,3 milliards de dollars. Un projet qui s’est heurté à l’opposition du premier actionnaire de référence T Rowe Price, avec près de 18% du capital du petit éditeur californien. La situation est rendue compliquée par le fait que Larry Ellison détient près de 40% du capital de NetSuite. Une position qui le fait accuser par ses détracteurs de conflit d’intérêt.
Pour résoudre la crise, Oracle s’est engagé à ne finaliser la transaction que s’il obtient l’accord de plus de 50% des actionnaires votants, en dehors de Larry Ellison. Une condition remplie puisqu’il a obtenu le 5 novembre 2016 l’aval de 53,2% des autres actionnaires votants. Plus rien ne s’oppose alors à ce que l’opération se concrétise.
La plus grande acquisition d'Oracle
Pour Oracle, cette acquisition revêt une importance stratégique. C’est la plus coûteuse de toute son histoire. Depuis 5 ans, le groupe est engagé dans une lourde transformation visant à passer du modèle traditionnel de vente de logiciels en licence à celui de vente de de logiciels en tant que services cloud (SaaS pour Software as a service). Pour accélérer le mouvement, il a racheté par moins de 15 éditeurs pure players cloud.
Créé en 1998 à San Mateo, en Californie, NetSuite constitue l’une des pépites américaines du SaaS présente dans différents logiciels de gestion d’entreprise (comptabilité, ressources humaines, relation clients, etc.) avec environ 4 600 personnes dans le monde et une croissance d'environ 30% par an. Elle figure dans la liste des 14 sociétés identifiées en mai 2016 par Salesforce comme des cibles potentielles de fusions-acquisitions. Bien qu'elle soit dans le rouge, elle apporte à Oracle un chiffre d’affaires supplémentaire de près de 1 milliard de dollars. De quoi battre son grand concurrent allemand SAP dans la course au cloud.
Objectif ultime: battre Salesforce
Selon Synergy Research, Oracle se classe, au deuxième trimestre 2016, sixième avec moins de 5% du marché mondial du SaaS, derrière Microsoft (15%), Salesforce (14%), Adobe Systems, SAP et Automatic Data Processing (ces trois derniers crédités de parts de marché comprises entre 5 et 10%). Avec l’acquisition de NetSuite, il détrône SAP à la quatrième place. Mais l’ambition de Larry Ellison est de battre Salesforce, l’icône par excellence du SaaS.
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