Semi-conducteurs : SoftBank rachète la scale-up britannique Graphcore

Le conglomérat japonais SoftBank avait dans un premier temps conclu un “accord conditionnel” pour acquérir la scale-up britannique de puces d’IA Graphcore, dans l'attente d’un examen de sécurité nationale par le Royaume-Uni. Cette autorisation réglementaire a finalement été accordée.

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Semi-conducteurs : SoftBank rachète la scale-up britannique Graphcore
Le conglomérat japonais SoftBank est sur le point d'acquérir la scale-up britannique Graphcore, sous réserve d'autorisation par le gouvernement britannique.

Mise à jour du 12/07/2024 : L'autorisation réglementaire pour l'acquisition de Graphcore par SoftBank a été officiellement accordée, ce qui signifie que le rachat est définitif, révèle Techcrunch. Nigel Toon, CEO de Graphcore, refuse toutefois de rendre public le montant de l'acquisition.

Article original : Après des mois de pourparlers, un “accord conditionnel” a été conclu pour l’acquisition de Graphcore, start-up britannique spécialisée dans la conception de microprocesseurs dans le domaine de l’intelligence artificielle, par le conglomérat japonais SoftBank, révèle The Telegraph. Les deux sociétés n’ont pas officiellement confirmé cette opération. Nigel Toon, CEO et cofondateur de Graphcore, aurait toutefois déclaré à ses équipes l’acquisition par SoftBank, selon un ancien employé cité par Sifted.

Une acquisition à 500 millions de dollars

Le rachat devrait s’élever à 500 millions de dollars (462 millions d’euros), soit un montant moins important que les 600 millions de dollars investis dans la société jusqu’à présent. En conséquence, plusieurs employés possédant soit des stock-options, soit des actions restreintes – souvent offertes aux salariés – ont été informés que leurs titres n’avaient plus aucune valeur. Selon Sifted, cela signifie que les plus gros investisseurs recevront un versement lié à la vente, tandis que les actionnaires ordinaires ne percevront rien.

La conclusion effective de cet accord est néanmoins soumise à un examen par l’Investment Security Unit (ISU), entité créée en 2022 au sein du ministère britannique du Commerce. Elle est chargée de surveiller les investissements dans les entreprises développant des technologies de pointe, et examine des centaines de transactions par an. Dans certaines circonstances, l’ISU peut appliquer certaines conditions au rachat.

Après des résultats décevants, les investisseurs avaient diminué leur participation

Ces dernières années, Graphcore connaissait une situation économique délicate, malgré une levée de fonds de 222 millions de dollars en 2020 portant sa valorisation à 2,8 milliards de dollars. La start-up avait pourtant signé en 2019 un partenariat de taille avec Microsoft, pour déployer ses accélérateurs spécialisés dans l’IA, les IPU, sur le cloud Azure. Mais en raison des faibles revenus de Graphcore, certains investisseurs avaient réduit leur participation, entraînant ainsi le retrait de la firme de Redmond en 2022. La société réalisait alors un chiffre d’affaires très limité de 2,7 millions de dollars, avec des dépenses dépassant les 200 millions de dollars.

Celle qui souhaitait s’imposer comme l’équivalent européen de Nvidia semble avoir eu du mal à gagner du terrain face à son concurrent américain, qui a vu sa demande en puces exploser. Le mois dernier, Molten Ventures a réduit de 45% sa participation dans Graphcore. Sequoia et le gestionnaire d’investissement Baillie Gifford ont aussi diminué leur participation.

SoftBank prévoit une enveloppe annuelle de 8 milliards d’euros pour les projets d’IA

Avec ce rachat, SoftBank compte s’imposer comme l’un des acteurs clés de l’investissement dans des sociétés d’IA. En mai, son fondateur et président, Masayoshi Son, expliquait dans un message à ses salariés vouloir “devenir le plus grand fournisseur de capitaux aux entrepreneurs de l’intelligence artificielle”. Le conglomérat prévoit de fait une enveloppe annuelle de plus de 8 milliards d’euros pour les projets d’IA. En 2016, SoftBank avait fait l’acquisition du fabricant de semi-conducteurs britannique ARM Holdings pour 28 milliards d’euros, société qu’il contrôle toujours à 90%.

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