Semi-conducteurs : STMicroelectronics investit 50 millions d'euros dans son usine de Tours

Le groupe franco-italien avance doucement. Il a annoncé cette semaine un investissement de 60 millions de dollars (environ 50 millions d'euros) pour son usine de Tours, en France, où il prévoit de développer une ligne pilote dédiée à une technologie avancée de fabrication de semi-conducteurs. La mise en service est prévue au troisième trimestre 2026.

Une ligne pilote va voir le jour en France

STMicroelectronics compte en effet développer les prochaines générations de la technologie Panel-Level Packaging (PLP) via une ligne pilote. Cette technologie automatisée d’emballage et de test de puces a pour but d'améliorer l'efficacité de la production tout en réduisant les coûts. "Grâce à son support de grande surface (des panneaux rectangulaires remplaçant les wafers circulaires traditionnels), le PLP permet un débit de production accru, en faisant une solution idéale pour la fabrication en grand volume", assure STMicro.

Si l'industrie s'appuie sur l'emballage wafer (WLP) et la technologie flip-chip pour connecter les puces silicium aux circuits externes depuis des années, le groupe franco-italien voit dans le PLP une solution émergente permettant de réduire les coûts et de mieux passer à l'échelle alors que les dispositifs tendent vers toujours plus de miniaturisation et de complexité.

Réinvestir les sites européens malgré la mauvaise santé financière

Cette annonce fait suite à une première ligne PLP opérationnelle en Malaisie - un procédé PLP-DCI est actuellement en production à très haut volume (plus de 5 millions d’unités par jour) sur une ligne automatisée utilisant des panneaux de 700x700 mm. En pleine restructuration, l'entreprise a donc décidé de réinvestir son site de Tours et renforcer ses capacités en matière de processus et de design dans l'Hexagone. STMicro préfère parler d'une "modernisation des infrastructures de production et une redéfinition des missions de certains sites en France et en Italie pour assurer leur pérennité".

En octobre dernier, la firme avait fait part d'un plan de restructuration majeur qui a fortement impacté le site de Tours. STMicroelectronics a en effet progressivement transféré ses lignes de production de puces plus anciennes hors du site en question et décidé de supprimer des emplois - le chiffre actuel n'est pas connu, mais l'entreprise emploie à date 1400 personnes.

En avril dernier, la direction de STMicro avait annoncé qu'environ 1000 postes seraient supprimés en France, sur les 2800 prévus dans le monde. Le fabricant de semi-conducteurs avait toutefois assuré qu'il s'agit de départs volontaires "qui pourraient intervenir d’ici à fin 2027", mais ne précise pas quels sites seront touchés par ces départs. Rappelons que l'entreprise est détenue à 27,5% par les gouvernements italien et français.

De l'automobile au médical, en passant par l'électronique grand public

A terme, STMicro espère étendre l'utilisation de son procédé à une large gamme de produits, notamment dans des boîtiers avancés de type System in Package, (SiP), que l'on retrouve dans l'électronique grand public (smartphones, tablettes, objets connectés), mais aussi l'automobile (pour les systèmes avancés d'assistance à la conduite), l'industrie et le médical (capteurs de vibration ou de température dans les usines ou pompes à insuline, moniteurs cardiaques ou implants), ainsi que les télécoms (équipements réseau).

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