Tout le dossier Tout le dossier
-
Mobilité
Six idées pour développer le covoiturage courte distance
-
Covoiturage
"Le poids des habitudes est le premier frein à la pratique du covoiturage au quotidien", selon Sonia Adelé de l'IFSTTAR
-
Mobilité
Karos, la start-up qui automatise le covoiturage quotidien
-
Mobilité
Covoit'ici peut-il (enfin) faire décoller le covoiturage de proximité ?
-
Mobilité
Le marché du covoiturage courte distance débute sa consolidation : Citygoo rachète Sharette
-
Mobilité
La Région Ile-de-France va créer une aide temporaire au covoiturage domicile/travail
-
Mobilité
IDvroom lance 15 nouvelles lignes de covoiturage courte distance
-
Mobilité
Pourquoi BlaBlaCar se relance dans la bataille du covoiturage domicile / travail
Karos, la start-up qui automatise le covoiturage quotidien
La start-up Karos cherche à lever les freins qui dissuadent les conducteurs de pratiquer le covoiturage au quotidien.
Sa réponse est principalement technologique, avec un algorithme puissant qui "matche" l'offre et la demande en temps réel.
Pourquoi Blablacar, leader du covoiturage longue distance, ne s'intéresse pas aux déplacements courte distance, qui représentent 98% du volume de trajets ? Olivier Binet, co-fondateur de Karos, s'est posé la question avant de créer sa société. "J'ai rapidement compris que Blablacar n'était pas fait pour ça : la courte distance nécessite une réponse spécifique". Son diagnostic ? "Covoiturer tous les jours, cela demande beaucoup d'efforts, et le jeu ne vaut pas la chandelle. Les gens sont prêts à faire un détour pour un trajet Paris Bordeaux qui leur rapportera 25 euros, pas pour un trajet banlieue / banlieue à 2 euros".
Les éventuels intéressés ont aussi peur de s'enfermer dans un lien de dépendance mutuel. "Les gens ont des horaires de travail variables, mais surtout ils n'ont pas envie de se retrouver bloqués tous les matins et tous les soirs avec la même personne", juge-t-il. Et si les couples de covoitureurs s'entendent bien, ils ont tendance à quitter la plate-forme qui les a mis en contact !
réduire l'effort demandé au conducteur
Pour la start-up Karos, créée en 2014, la réponse à tous ces problèmes est technologique. "Il faut tourner le dos aux sites d'annonces qui créent des duos conducteur / passager et trouver un moyen d'organiser la mise en relation de manière parfaitement automatique et pertinente", théorise Olivier Binet. Pour cela, la jeune pousse a développé un assistant de mobilité qui analyse les habitudes de déplacement des utilisateurs et leur propose des passagers qui empruntent le même parcours. "Il suffit de télécharger l'app, de répondre à quelques questions, et ensuite c'est le moteur de l'application qui va prendre le relais et apprendre vos habitudes. Il va créer par anticipation un réseau de transport prédictif sur les 3 prochains jours, avec 80% de fiabilité. Il anticipe l'heure à laquelle vous allez partir, de tel endroit, en faisant tel itinéraire".
L'idée, résume le CEO, c'est de réduire l'effort demandé au conducteur grâce à un assistant qui organise ses déplacements pour lui. Mais il s'agit bien de transport à la demande, avec une certaine flexibilité horaire. Le conducteur n'est pas enfermé dans une relation unique, avec une régularité définie.
bataille technologique... et d'usage
Karos, qui a levé 1,2 million d'euros depuis sa création et compte 13 salariés, a beaucoup travaillé pour développer cette plate-forme, notamment sur son interface. "Nous avons effectué plusieurs itérations pour comprendre nos utilisateurs et arriver à quelque chose de vraiment fonctionnel", explique le fondateur. Tout récemment, les transports ferrés parisiens ont été ajoutée à l'appli, qui permet de combiner "court-voiturage" (comme l'appelle la start-up) et transports en commun publics.
La start-up a aussi réfléchi au bon business model… avant d'opter pour un modèle gratuit afin de faire grandir la base d'utilisateurs actifs. "Les trajets sont facturés 10 centimes du kilomètre, c'est automatique - e conducteur ne peut pas moduler le tarif, qui correspond au partage de frais - et nous ne prélevons aucune commission".
L'idée est d'arriver à une masse critique suffisante pour que toutes les demandes de covoiturage soient facilement pourvues. A l'heure actuelle environ 40% des trajets ont au moins un covoitureur possible en moyenne, avec des différences en fonction des régions. La zone de Grenoble est par exemple bien desservie. L'application revendique aujourd'hui 20 000 inscrits et 1500 utilisateurs actifs chaque semaine.
booster de mobilité pour collectivités et entreprises
Pour gagner de l'argent, la société mise sur l'utilisation de sa plate-forme par des entreprises et collectivités locales comme booster de mobilité. "Notre modèle intègre la mise à disposition de données de déplacements anonymisées aux communes partenaires pour qu'elles comprennent les déplacements sur leur territoire", explique Olivier Binet.
La technologie d'intelligence artificielle créée par la start-up française intéresse aussi des sociétés étrangères, qui veulent se lancer dans le même créneau : Karos pourrait licencier son moteur technologique. Les géants américains s'intéressent d'ailleurs beaucoup à ce type de technologie permettant de mieux organiser les transports en ville grâce à l'IA et au machine learning.
SUR LE MÊME SUJET
Karos, la start-up qui automatise le covoiturage quotidien
Tous les champs sont obligatoires
0Commentaire
RéagirPARCOURIR LE DOSSIER