Les PME et ETI françaises traînent des pieds pour adopter l'IA, à qui la faute ?

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Les PME et ETI françaises traînent des pieds pour adopter l'IA, à qui la faute ?

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32% des PME et ETI françaises utilisent l'intelligence artificielle. C'est ce qui ressort d'une étude intitulée "'L'IA dans les PME et ETI françaises : une révolution tranquille" menée entre octobre et décembre 2024 par Bpifrance. Bien loin de l'image que l'on se fait d'une révolution, les 1209 dirigeants interrogés ne sont que 38% à affirmer que l'IA représente un enjeu clé pour la pérennité de l'entreprise, tandis que 57% disent ne pas avoir établi de stratégie IA dans leur entreprise. Gloups.

Il ne faut pourtant pas tarder pour passer à l'action au risque d'être encore une fois largué par les Etats-Unis et la Chine. L'hésitation se reflète d'ailleurs dans les usages. En faisant le distinguo entre IA générative et IA "non générative", on s'aperçoit que seulement 6% des répondants utilisent uniquement l'IA dite "non générative", ce qui gonfle un peu les résultats. Les freins à l'adoption sont nombreux : secteur d'activité, taille de l'entreprise, risques de sécurité omniprésents ou encore la balance coût/bénéfice, toujours en tête des préoccupations. Bref, l'effet baguette magique de l'IA n'est finalement pas là... du moins en France.

Note plus positive : nous sommes six mois plus tard et la technologie évolue très rapidement, au point qu'il est parfois difficile de rendre compte exactement des avancées de chaque entreprise sur ce terrain. Preuve en est avec ce chiffre : 58% des dirigeants sondés affirment que l'IA représente un enjeu important pour la pérennité de l'entreprise dans les années à venir. Ouf, on est sauvés !

Dans l'actu

En plein essor, OpenAI atteint les 10 milliards de dollars de revenus annuels récurrents. En franchissant ce cap symbolique, la star de l'IA se rapproche de son ambitieux objectif pour 2029 : atteindre les 125 milliards de dollars de revenus annuels récurrents. Reste à savoir si la start-up à l'origine de la révolution de l'IA générative a de quoi multiplier par douze, en seulement quatre ans, le palier qu'elle vient à peine de franchir. Il y a fort à parier que ChatGPT, son produit phare aux quelques 500 millions d'utilisateurs hebdomadaires actifs, aidera pour beaucoup.

Anthropic adapte ses modèles d'IA au juteux marché de la sécurité nationale. Le marché américain du logiciel dédié à la sécurité nationale était estimé à environ 133,4 milliards de dollars en 2024. En proposant à des clients de la sécurité nationale des modèles d'IA spécialisés, Anthropic compte bien croquer une part du gâteau et se positionner en tête de liste avant d'autres acteurs technologiques. Attention toutefois à l'image de marque : présenté comme "plus sûr" qu'OpenAI, Anthropic est accusé par Reddit de vol de données pour entraîner ses modèles d'IA. Affaire à suivre devant la cour supérieure de San Francisco.

Amazon crée une équipe dédiée à l'IA agentique et la robotique. Conscient des potentiels bénéfices qu'il pourrait tirer du mariage entre ces deux technologies, Amazon monte une équipe au sein de son laboratoire d'IA pour développer un framework qu'il compte appliquer à ses opérations robotiques. En parallèle, le géant du e-commerce s'apprête à tester des robots humanoïdes à bord de fourgons Rivian pour des tâches de livraison. Il aurait fait appel à plusieurs sociétés chinoises pour développer l'appareil, notamment Unitree. L'ambition est claire : renforcer la mise en œuvre de l'IA au sein de ses entrepôts afin de gagner en efficacité.

AMD met les bouchées doubles face à Nvidia et s'empare de deux start-up. La première s'appelle Brium et a à cœur de proposer une inférence LLM efficace sur diverses architectures matérielles, aidant ainsi le géant des semi-conducteurs à se renforcer sur l'optimisation logicielle de l'IA. La seconde, baptisée Untether AI, évolue elle aussi dans l'intelligence artificielle et a d'ores et déjà commercialisé plusieurs accélérateurs dédiés à l'IA et notamment à la partie inférence. Face à la domination de Nvidia sur le marché de l'IA, AMD veut définitivement se placer en alternative viable pour bousculer l'industrie du hardware.

Mistral AI lance une offre packagée pour les équipes d'ingénierie logicielle. S'il ne s'agit pour l'heure que d'une version bêta privée visant à recueillir un maximum de retours clients, cette offre Mistral Code comprend tous les outils dont ont besoin les équipes de développement : des modèles, des agents IA, des options de déploiement local et autres outils. De quoi faire les yeux doux aux entreprises en quête de solutions d'IA sécurisées et souveraines. La start-up a d'ailleurs commencé les essais avec deux entreprises françaises bien connues, j'ai nommé Capgemini et SNCF.

L'image de la semaine

NE PAS REUTILISER - contre-attaque des robots

"Après les Waymo incendiées à Los Angeles, les robots répliquent avec une diplomatie au napalm" (Généré par o3 d'OpenAI).

[Focus] La Tech jamais à court de fonds

L'activité de capital-risque se contracte, mais jamais ne plonge. Preuve en est avec les derniers tours de table impressionnants annoncés par des start-up évoluant dans le secteur de l'intelligence artificielle. Ainsi, Anysphere, la start-up d'IA à l'origine de l'éditeur de code Cursor, a levé 900 millions de dollars. Décrite par ses investisseurs comme la start-up logicielle avec la croissance la plus rapide ayant jamais existé, Anysphere voit sa valorisation portée à 9,9 milliards de dollars. Avec ses nouveaux capitaux, elle prévoit d'améliorer ses outils et d'agrandir ses équipes. De son côté, la start-up canadienne Cohere ambitionne de lever plus de 500 millions de dollars. Loin derrière ses concurrents comme OpenAI et Anthropic, l'entreprise canadienne espère ainsi atteindre une valorisation de plus de 5,5 milliards de dollars.

En Europe, Doctrine entame une nouvelle phase de son développement européen en s'implantant en Allemagne, via une prise de participation dans Dejure.org, l'un des principaux sites d'accès au droit allemand avec 10 millions de pages vues par mois. En France, la legaltech, spécialisée dans l'IA juridique, vient de clore un litige ouvert depuis plusieurs années concernant la légalité de sa collecte de décisions de justice. Autre acteur à s'intéresser à l'IA, Fabriq, qui lève 22 millions d'euros pour sa solution SaaS de pilotage industriel. Sa plateforme optimise la gestion des opérations en usine, bien souvent ralenties par de nombreux processus manuels. La start-up mise sur cette levée de fonds pour accélérer son expansion en Europe et en Amérique du Nord, ajouter quelques gouttes d'IA à sa formule SaaS et, in fine, atteindre les 50 millions d'euros de revenus annuels récurrents d'ici à 2029.

Les applications métier

Emploi – France Travail veut se saisir de "l'opportunité que représente l'IA" à l'aide d'assistants dédiés

ChatFT, MatchFT, un calendrier de l'IA... France Travail met le paquet pour répondre à tous les besoins, aussi bien du côté des conseillers que des demandeurs d'emploi. L'établissement public prévoit par ailleurs de présenter ses dernières innovations à VivaTech cette semaine.

Luxe – LVMH accélère dans les agents IA pour épauler ses collaborateurs sans saper leur expertise

Satisfait après quatre années de collaboration, le groupe LVMH a décidé de renouveler son partenariat stratégique avec Google Cloud. Nous nous sommes entretenus avec Franck Le Moal, Chief Information Officer du groupe français, pour faire le point sur les travaux réalisés et sur les chantiers à venir. Sans surprise, les agents IA sont au cœur des projets en cours.

Aéronautique – L’IA à la rescousse lors des accidents d’avion

Les experts du BEA se mettent peu à peu à l’heure de l’IA. Le Bureau d’enquêtes et d’analyses pour la sécurité de l’aviation civile est chargé d’élucider les circonstances des accidents d’avion lorsqu’ils se déroulent en France, impliquent une compagnie aérienne tricolore ou concernent un appareil de conception ou de construction française.

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