Véhicules autonomes : Hyundai injecte près d'un milliard de dollars dans sa joint-venture Motional

Le constructeur automobile sud-coréen Hyundai va prendre une participation majoritaire au capital de sa joint-venture Motional, qu’il détient avec l’équipementier Aptiv. La firme souhaite aussi acquérir 11% de la participation en actions ordinaires d’Aptiv. Une opération qui confirme son intention de lancer un service de robots taxis, basé sur la Hyundai Ioniq 5, d’ici à la fin de l’année.

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Véhicules autonomes : Hyundai injecte près d'un milliard de dollars dans sa joint-venture Motional
Un véhicule autonome Motional basé sur une Hyundai Ioniq 5, lors d'une phase de tests à Las Vegas.

Le constructeur automobile Hyundai va investir 923 millions de dollars dans la coentreprise Motional, détenue avec l’équipementier automobile Aptiv depuis 2019. Motional est spécialisée dans le développement de systèmes de conduite autonome, et travaille en partenariat avec des plateformes VTC pour proposer des courses aux clients.

Aptiv souhaite réduire sa participation au capital

Une partie du montant, 475 millions de dollars, est directement investie au capital de Motional, permettant au constructeur sud-coréen d’obtenir une participation majoritaire dans la coentreprise (environ 56%). Les 448 millions de dollars restants doivent être utilisés pour acheter 11% de la participation en actions ordinaires d’Aptiv, note le rapport trimestriel de l’équipementier, publié le 2 mai. Hyundai a confirmé que les montants indiqués dans le rapport étaient exacts.

Aptiv a également indiqué qu’il prévoyait de réduire sa participation en actions ordinaires dans Motional de 50% à environ 15%, en les échangeant contre des actions de préférence. Les 85% restants reviendraient alors à Hyundai. En janvier, Kevin Clark, CEO de l’équipementier irlando-américain, annonçait vouloir réduire sa participation au capital : “Les coûts liés à la livraison de la technologie, principalement, dans le système et en dehors de celui-ci, rendent difficile son adoption sur le marché de la mobilité à la demande.”

Des partenariats conclus avec Lyft et Uber

Motional avait obtenu en mars un prêt relais – dont le capital est dû au terme du contrat – au montant non communiqué, afin qu’elle puisse continuer à fonctionner, alors qu’elle obtenait un cycle de financement à plus long terme. Motional n’a pas précisé si elle souhaitait faire appel à davantage d’investisseurs.

Spin-off du MIT et de l’Université Carnegie Mellon, Motional a été fondée en 2013 à Boston. Elle avait ensuite été rachetée par l’équipementier Delphi pour 450 millions de dollars, avant de devenir une coentreprise de 4 milliards de dollars fin 2019. La société a d’ores et déjà testé ses véhicules autonomes aux États-Unis (Boston, Pittsburgh, Las Vegas, Los Angeles) et à Singapour. Elle s’est spécialisée dans le transport de passagers, en concluant des partenariats avec Uber ou Lyft, et dans la livraison de repas (Uber Eats).

Motional peine à passer la seconde

La coentreprise souhaite lancer, d’ici à la fin de l’année, un service de robots taxis sur des Hyundai Ioniq 5. Lors du CES de Las Vegas, elle a également annoncé son intention de travailler avec Kia sur un véhicule de nouvelle génération, et de débuter le développement cette année. Cependant, malgré le lancement de projets pilotes dans cinq villes, Motional n’a pas encore commencé à facturer les trajets et livraisons. Un calendrier poussif qui pourrait lui coûter cher, d’autant plus que Waymo, acteur de taille dans le secteur des taxis autonomes, gagne du terrain. Après San Francisco, Phoenix et Los Angeles, la filiale d’Alphabet compte s’étendre à Austin cette année.

Motional devra aussi composer avec Tesla. Son CEO Elon Musk a annoncé, début avril, que le premier robot taxi de la marque de véhicules électriques serait dévoilé le 8 août. Enfin, Cruise, la filiale de voitures autonomes de General Motors, a déclaré en avril qu’elle allait reprendre les tests pour sa flotte de taxis autonomes à Phoenix. Un réel défi pour la firme, en situation de crise depuis plusieurs mois après de nombreux accidents, dont deux particulièrement graves. La société s’était alors vue retirer son permis de circulation en Californie, avant de suspendre ses opérations dans tout le pays.

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