SFR : La ministre du Travail n'a pas réussi à rassurer les syndicats

La ministre du Travail a reçu les organisations syndicales de SFR ce mardi 2 août.

Elle a proposé de suivre de près le dossier des suppressions de postes chez l'opérateur.

Parallèment, la direction a précisé son projet : un plan de départs volontaires et pas de licenciements. 

Les syndicats restent vigilants.

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SFR : La ministre du Travail n'a pas réussi à rassurer les syndicats

Comme prévu, la ministre du Travail, Myriam El Khomri a reçu les organisations syndicales de SFR ce mardi 2 août, pendant près deux heures. Il s’agissait de faire le point sur la situation au sein de SFR après l’annonce d’un plan de suppression de 5000 postes (sur près de 15000) entre 2017 et 2019. "Elle a voulu savoir comment elle pouvait aider les salariés dans cette situation", explique Fabrice Pradas, délégué syndical UNSA qui a assisté à la réunion. Madame El Khomri se serait engagée à être particulièrement vigilante sur les conditions d’exercice du dialogue social au sein de l’entreprise. Avec le ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, elle a aussi assuré qu’ils veilleront aux engagements qui ont été pris auprès des autorités françaises sur l’emploi mais aussi sur l’investissement.

Quel projet industriel pour SFR ?

Elle devrait demander au PDG de SFR Group, Michel Combes qu’elle doit recevoir ce même jour en fin de journée de préciser son projet stratégique impliquant cesc 5000 suppressions d’emplois. Côté syndicats, on s’inquiète de la possibilité de faire fonctionner une entreprise comme SFR une fois les effectifs réduits. "Les 5000 emplois, c’est un chiffre boursier en quelque sorte, estime Fabrice Pradas. Nous n’avons pas eu la présentation par la direction d’un projet industriel qui justifierait qu’on supprime des emplois ou des activités en raison de doublon." A la place, il évoque la méthode des 30% en moins que Monsieur Drahi, l’actionnaire du groupe applique aussi bien aux fournisseurs qu’aux prestataires et maintenant aux salariés, poursuit le délégué syndical. Il s’inquiète de l’entreprise dans laquelle devront travailler ceux qui resteront.

Toujours selon les organisations syndicales la direction a précisé son projet. Il n’y aura pas de licenciement chez SFR, les départs devraient donc se faire sur la base du volontariat (départs volontaires). Le plan proposé serait proche de celui proposé en 2013, où les candidats au départ avaient obtenu entre deux et trois mois de salaires par année d’ancienneté.

Les syndicats veulent davantage de garanties

Pour l’heure cela ne suffit pas aux syndicats qui veulent obtenir davantage de garanties de la part de la direction, notamment sur le volume d’externalisation prévue par ce plan, mais aussi sur la façon dont la réorganisation sera faite. "Nous souhaitons que la direction enregistre les volontaires au départ et décide ensuite de la réorganisation, une fois ces départs réalisés", nous a indiqué Fabrice Pradas à la sortie de la réunion. Les syndicats sont aussi demandeurs de mesures d’accompagnement pour les salariés qui partent.

Les salariés ayant appris cette nouvelle en pleine période estivale seraient très stressés. Les syndicats ont déjà alerté sur la situation très tendue au sein de l’entreprise, où les conditions de travail se détérioreraient grandement. Si le gouvernement ne peut pas faire grand chose pour empêcher le plan social, le délégué syndical UNSA a émis l'hypothèse d'inclure à l'avenir une variable sociale dans l'attribution des licences de téléphonie.

A la sortie de la réunion, la ministre du Travail n’a pas fait de déclaration. Selon nos informations, elle devrait publier un communiqué en fin de journée. A l’heure où nous rédigeons, SFR n’a pas répondu à nos demandes de renseignements et d’interviews.

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